Accusé d’inceste sur Facebook, un septuagénaire attaque ses fils en justice

Lyon : Accusé d’inceste sur Facebook, un septuagénaire attaque ses fils en justice

PROCESLe tribunal de Lyon a examiné ce mardi le cas de deux frères quinquagénaires, poursuivis pour «diffamation» par leur père. Ils avaient dénoncé celui-ci sur Facebook pour des agressions sexuelles incestueuses présumées durant leur enfance.
J. Le. avec AFP

J. Le. avec AFP

Un ancien notable de la région de Chambéry, âgé de 77 ans, a comparu mardi 16 novembre au tribunal de Lyon, suite à l’accusation d’inceste publiée par ses fils sur Facebook en janvier dernier. « Je réfute totalement ces faits car ils n’étaient pas possibles », a déclaré à la barre le plaignant, qui a détaillé la configuration des chambres du domicile familial à l’époque.

« Je ne peux pas subir à partir du moment où tout cela est public et quand le nom de mes parents est sali », a-t-il ajouté, en réclamant la condamnation de ses deux fils, aujourd’hui âgés de 50 et 52 ans.

Un fardeau depuis 40 ans

Le 22 janvier dernier, son fils cadet avait publié sur son compte Facebook un texte précédé du hashtag #mettooincest, en affirmant qu’il avait été victime de faits incestueux de la part de son père dans les années 80. Le frère aîné avait ensuite posté un commentaire, accompagné du même hashtag, écrivant : « c’est mon frère », suivi d’un cœur, puis : « c’est mon père », avec l’émoticône de la tête de diable.

« Est-ce que la justice d’Internet doit décider de son sort ? », a interrogé l’avocat du plaignant, Thomas Fourrey, reprochant aux enfants d’avoir utilisé les réseaux sociaux « pour régler ses comptes à la face du monde ». « Depuis quarante ans, il porte ce fardeau (…) Il avait besoin de lever un tabou », a rétorqué la défense du fils cadet.

Le procureur de la République, Alain Grellet, a suggéré au tribunal de se montrer indulgent à l’égard d’êtres « en souffrance ». « La bonne foi doit s’appliquer avec plus de tolérance pour les particuliers, par rapport aux professionnels de la presse », a dit le magistrat. Le jugement a été mis en délibéré au 18 janvier prochain.