Villeurbanne : Le Pôle Pixel dévoile sa fabrique à miracles cinématographiques
STUDIOS•Avec l’exposition « Effets spéciaux, crevez l’écran ! », le Pôle Pixel de Villeurbanne (Rhône) inaugure une programmation grand public pour donner un aperçu de ses activités confidentielles : tournage de films, fabrication d’images d’animation, formations où se concentre le meilleur des métiers de l’image à la françaiseJennifer Lesieur
L'essentiel
- Le Pôle Pixel de Villeurbanne abrite un grand nombre de tournages et de création d’effets numériques réputés dans toute la France.
- Il inaugure une programmation grand public avec l’exposition « Effets spéciaux, crevez l’écran ! », qui présente différents corps de métiers.
- L’occasion pour le Pôle Pixel de montrer son excellence dans ces domaines, et de faire naître des vocations dans une région favorable à l’image animée.
Un film, c’est comme un tour de magie : on sait bien que tout est faux, mais on se laisse prendre quand même. Si un prestidigitateur rechigne à montrer ses trucs, le Pôle Pixel de Villeurbanne (Rhône), lui, dévoile les secrets des effets spéciaux au cinéma dans une exposition interactive, « Crevez l’écran », qui se déroule jusqu’au 27 mars.
Le Studio 54 y abrite différents modules présentant le monde fascinant des effets spéciaux, de la fin du XIXe siècle à nos jours. Le visiteur peut en expérimenter quelques-uns en s’incarnant en dragon volant, en prêtant son visage à une créature d’Avatar… Grâce à un QR code, une petite bande-annonce permet de voir ses performances en fin de parcours. Cette expérience ludique et instructive inaugure un programme grand public pour présenter les activités du Pôle Pixel qui se déroulent juste à côté, bien à l’abri des regards…
Un pivot de l’industrie de l’image en France
« Environ 500 personnes travaillent ici chaque jour dans la plus haute confidentialité, explique Géraldine Farage, directrice du Pôle Pixel. Cette programmation permettra donc au public de comprendre nos métiers, d’ouvrir les portes d’une grande fabrique. A commencer par cette exposition qui montre les étapes clés de fabrication d’un film, depuis le bureau de production jusqu’à la salle de cinéma, tout en mettant en avant des sociétés qui ont démarré ici. »
Derrière ses murailles un peu austères, le Pôle Pixel est en effet un pivot de l’industrie de l’image au sens large : « En plus des tournages, on y fabrique des films d’animation, des jeux vidéo, des chaînes Twitch qui passent aussi par des outils de 3D, de la post-production, et le Pôle Pixel regroupe tous les corps de métiers qui les fabriquent », poursuit la directrice.
Un pôle complet pour se former et se lancer
Le Pôle Pixel formait d’ailleurs à ces métiers avec sa propre école, Factory, jusqu’en juin ; elle a été rebaptisée Eicar depuis et a déménagé dans des locaux plus grands au cœur de Villeurbanne. « Mais Eicar, et d’autres écoles comme M Studio et Arfis, restent adhérentes au Pôle Pixel puisque nous formons aussi une communauté, précise Géraldine Farage. Des parcours d’accompagnement sont prévus pour les jeunes diplômés, afin de les aider à lancer leur activité sur le territoire. »
Il faut dire que la région Auvergne Rhône-Alpes est extrêmement dynamique dans le secteur de l’image animée, dont le Pôle Pixel serait un concentré. « Notre espace de 30.000 m² permet de trouver sur place l’ensemble de la chaîne de production. Les jeunes qui veulent se lancer dans ce milieu ont souvent des difficultés à repérer les réseaux, les outils, pour démarrer ; cette concentration facilite les choses pour créer ses premières collaborations et se développer plus rapidement. »
Si les tournages en cours sont secrets, citons les plus récents qui sont sortis du Pôle Pixel : les films Kaamelott, premier volet et Murder Party, le film d’animation J’ai perdu mon corps et le jeu vidéo Out There de Mi-Clos Studio. En attendant les prochains événements grand public : un festival en juillet autour des cultures du numérique, une programmation sur l’immersion pour l’automne 2022, des spectacles, des ateliers et des projets de médiation avec des établissements scolaires tout au long de l’année. Et ça, ce n’est pas du cinéma.