IMMIGRATIONDes hébergements seront proposés systématiquement aux migrants de Calais

Calais : Des hébergements seront proposés systématiquement aux migrants

IMMIGRATIONLe médiateur du gouvernement, envoyé a Calais pour apaiser la crise des migrants, fera deux propositions concrètes aux associations ce mardi
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

L’État s’engage à proposer « systématiquement » un hébergement aux migrants qui seront délogés de leurs campements de fortune à Calais. La proposition, qui va être formulée officiellement aux acteurs locaux mardi par le médiateur gouvernemental envoyé sur place, intervient au 23e jour d’une grève de la faim suivie par trois militants associatifs.

« On va proposer systématiquement un hébergement, qui sera essentiellement dans le Pas-de-Calais, dans les Hauts-de-France, mais pas à Calais », a confié ce médiateur, le patron de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii) Didier Leschi. Ce dernier a ainsi reconnu, de facto, que les évacuations de campements à Calais n’étaient pas toujours assorties de propositions de mise à l’abri, ce qui est pourtant la règle. Pour tenir son engagement, l’État va devoir « augmenter son parc d’hébergement » de « plusieurs centaines de places », a-t-il souligné.

Eviter la création d’un nouvelle « jungle » à Calais

Cet engagement répond aussi à la crainte du gouvernement de voir une nouvelle « jungle » apparaître à Calais, après le démantèlement, en octobre 2016, de ce gigantesque campement qui réunissait jusqu’à 10.000 migrants. « Cette crainte est liée à l’ampleur des flux : depuis le début de l’année, il y a presque 40.000 personnes qui sont arrivées » sur le littoral nord, explique Didier Leschi. « L’État ne peut pas laisser s’organiser sciemment une base de départ clandestine vers l’Angleterre, alors que les gens risquent, en plus, leur vie en traversant la Manche », a-t-il ajouté.

Les grévistes de la faim et les associations intervenant à Calais dénoncent la subsistance « inhumaine » des exilés, qui survivent dans des campements insalubres quotidiennement évacués, se voyant au surplus confisquer leurs maigres effets personnels au gré des expulsions. Sur ce point, le patron de l’Ofii propose de laisser un délai « d’environ 45 minutes » aux migrants pour réunir leurs affaires. « Il n’y aura plus d’évacuation par surprise », promet le médiateur, assurant par ailleurs qu’une maraude de l’Ofii « passera avant chaque évacuation » pour effectuer un diagnostic social, en lien avec les associations.

Ces propositions pourraient entrer en vigueur dès « la fin de semaine », a estimé Didier Leschi, qui doit rencontrer les grévistes en fin de matinée, puis les associations en début d’après-midi, pour transmettre ces engagements écrits.