« Indemnité classe moyenne », étudiants, prix du gaz… Le point sur les annonces de Jean Castex
HAUSSE DES PRIX•Le Premier ministre a dégainé une série d’annonces au « 20 heures » de TF1 pour répondre à la hausse des prix de l’énergie et du carburantX. R. avec AFP
Les annonces étaient attendues avec impatience depuis plusieurs jours. L’opposition n’avait d’ailleurs pas manqué de fustiger l’attentisme du gouvernement, alors que les prix du gaz, de l’électricité et des carburants sont au plus haut. Après plusieurs jours de tergiversations, Bruno Le Maire évoquant notamment la difficulté de mettre en place un chèque carburant, l’exécutif a tranché.
Jean Castex, dans le journal de 20 heures de TF1, a annoncé la mise en place d’une « indemnité classe moyenne » de 100 euros, touchant directement 38 millions de Français qui gagnent moins de 2.000 euros nets par mois. Elle sera versée automatiquement aux salariés fin décembre, et début 2022 pour les autres catégories bénéficiaires. En effet, les retraités, mais aussi les apprentis, les étudiants boursiers et les étudiants fiscalement autonomes touchant moins de 2.000 euros sont concernés. Une mesure « juste et efficace » selon Jean Castex.
Le gouvernement a donc préféré débloquer 3,8 milliards d’euros pour aider une large partie de la population plutôt qu’un chèque carburant ciblé. Le Premier ministre s’en est expliqué, qualifiant le chèque carburant d'« usine à gaz » qui aurait aussi profité à des personnes plus aisées. Jean Castex a aussi justifié qu'« il n’y a pas que l’essence » qui augmente, et que la mesure est censée répondre aux craintes sur la baisse du pouvoir d’achat. Une baisse des taxes aurait coûté bien trop cher, jusqu’à 500.000 euros par centime de taxe, et bénéficié également aux plus aisés.
Le prix du gaz gelé jusqu’à fin 2022
La mesure a été immédiatement critiquée par l’opposition. Alors que le sénateur LR Bruno Retailleau fustige « un nouveau chèque en bois financé par la dette », la gauche estime que cette indemnité, insuffisante, ne limitera ni la hausse des prix à court terme, ni la dépendance à la voiture à moyen terme.
aMatignon a aussi ajusté son « bouclier tarifaire » sur les prix de l’énergie. Alors qu’un gel du tarif réglementé du gaz avait été mis en place jusqu’au mois d’avril, pour éviter de subir l’inflation démentielle du secteur, il sera finalement étendu jusqu’à fin 2022. « La décrue sera plus lente que prévu », estime Jean Castex.