A Lyon, les agents TCL désormais équipés de caméras piétons

Lyon : «Les images serviront de preuves», les agents TCL désormais équipés de caméras piétons

TRANSPORTS EN COMMUNLes 250 agents de contrôle et de sécurité du réseau des transports en commun lyonnais seront dotés de 92 caméras d'ici la fin de l'année
Caroline Girardon

Caroline Girardon

L'essentiel

  • Pour lutter contre l’augmentation des agressions envers ses agents, les TCL se sont dotés de caméras piétons.
  • Vingt et une sont déjà en service, les 70 autres seront livrées d’ici la fin de l’année.
  • Ce système permettra de filmer les usagers et de calmer les esprits « en cas de souci », mais certains contrôleurs redoutent un « effet inverse ».

Les vols à l’arraché, les agressions verbales ou physiques… Tout le monde s’accorde à le dire, la délinquance a nettement augmenté dans les transports en commun de Lyon. « Comme partout en France, la situation s’est dégradée depuis le premier déconfinement », constate Bruno Bernard, le président du Sytral.

Pour « reprendre le contrôle » et lutter contre cette recrudescence de violence, l’exploitant du réseau a décidé d’équiper ses 250 agents de caméras piétons. Vingt et une ont été acquises à ce jour. Soixante-dix autres arriveront d’ici la fin de l’année.

Calmer les esprits

« Pour nous, ça va être un plus qui peut permettre de calmer les choses et éviter les agressions au quotidien », se réjouit Pierre-François Héritier, agent de contrôle et chef de bord. Selon les chiffres communiqués par les TCL, deux tiers des contrôleurs subissent au moins une agression par mois.

La caméra, qui vise à calmer les esprits, sera actionnée dès la prise de service, sans toutefois filmer en continu. Mais en « cas de souci », lorsque les agents se trouvent face à des voyageurs agressifs ou en infériorité numérique, ils pourront déclencher la machine en appuyant deux fois sur le bouton. « Cela permet d’enregistrer 30 secondes avant », ajoute Pierre-François Héritier. Les mis en cause seront prévenus toutefois au préalable, la loi l’exige.

« A double tranchant »

« C’est souvent notre parole contre la parole des usagers. Cette fois, les images [filmées à 180° et en HD] serviront de preuves. Elles sont tel un super avocat, un juge inflexible », estime Alain Peyrache, responsable du département contrôle et intervention sur les modes lourds au sein de Keolis, précisant que les vidéos seront systématiquement détruites au bout de trois mois si elles ne sont pas requises dans le cadre d’une enquête de police.

Mais pour José Rodiguez, un autre agent de contrôlé, l’utilisation de ces caméras peut se révéler « à double tranchant ». « Elles peuvent produire l’effet contraire. On le voit bien sur le terrain, certains usagers récalcitrants partent dans les extrêmes quand on prononce le mot police, relate-t-il. S’ils ont du bon sens, ils se calmeront. Sinon, ils risquent de se montrer encore plus agressifs… On verra l’efficacité de ces caméras dans le temps. »