COMMERCESControversée, la vente de pain 7 jours sur 7 se développe en France

Controversée, l’ouverture des boulangeries 7 jours sur 7 se développe en France

COMMERCESLa préfecture de la Sarthe vient d’abroger son arrêté imposant un jour de fermeture par semaine aux boulangeries
Julie Urbach

Julie Urbach

L'essentiel

  • De plus en plus de préfectures, et dernièrement la Sarthe, autorisent les boulangeries à ouvrir tous les jours de la semaine.
  • En France, elles doivent encore majoritairement respecter un jour de fermeture hebdomadaire, pour préserver les petits commerçants de la concurrence.

Acheter sa baguette ou sa boule de campagne est un sujet beaucoup moins anodin qu’il n’y paraît. Depuis ces derniers mois, en France, les départements où il est désormais possible pour les commerces de vendre du pain tous les jours de la semaine sont de plus en plus nombreux. Après les Hauts-de-Seine en avril ou les Côtes-d'Armor il y a un mois, c’est la préfecture de la Sarthe qui vient de clore une bataille juridique de plusieurs années en autorisant l’ouverture des boulangeries sept jours sur sept, abrogeant un arrêté préfectoral de 2001.

Jusqu’ici, comme dans encore une majorité des départements, les boulangeries artisanales, dépôts de pain, ou rayons des supermarchés devaient fermer au moins un jour par semaine. Une mesure qui ne fait pas l’unanimité visant à préserver les petits commerçants (dont les effectifs ne permettent pas forcément d’ouvrir en continu) de la concurrence des plus grandes chaînes.

La « disparition de la boulangerie artisanale » ?

Pour le cas de la Sarthe, après plusieurs recours, la cour administrative d’appel de Nantes a demandé à la préfecture en mai dernier d’organiser une nouvelle concertation à propos du maintien, ou non, de ce texte. Démarche qui a cette fois démontré « qu’une large majorité des organisations professionnelles était favorable à une ouverture 7 jours sur 7 de ces points de vente », a expliqué la préfecture dans un communiqué.

Parmi les opposants, la Confédération nationale de la boulangerie craint que cette mesure n’occasionne « la disparition totale de la boulangerie artisanale pourtant si chère aux Français ». Un argument qui semble difficile à faire entendre alors que la liste des départements où la fermeture hebdomadaire n’est plus obligatoire s’allonge (une trentaine est actuellement concernée).

« L’objectif n’est pas d’imposer ces ouvertures pour tout le monde mais il faut que chacun ait le choix, réagit de son côté la Fédération des entreprises de boulangeries (FEP), favorable à ces évolutions et parfois à l’origine des recours. Les boucheries, fleuristes peuvent déjà le faire, alors pourquoi pas nous ? »