Pédocriminalité dans l’Eglise : François Devaux demande aux évêques de « payer pour tous leurs crimes »

RAPPORT SAUVEFondateur de la Parole Libérée, aujourd’hui dissoute, le Lyonnais François Devaux a réagi ce mardi à la publication du rapport Sauvé

François Devaux, figure de la libération de la parole des victimes de violences sexuelles de la part de prêtres et de religieux, a appelé les évêques de France à « payer pour tous ces crimes », ce mardi, jour de la publication d'un rapport sur les abus sexuels dans l’Église.

L’ancien président de l’association La Parole libérée, désormais dissoute, n’a pas mâché ses mots en introduction de la conférence de la Commission indépendante sur les abus dans l’Église (Ciase).

« Fosse commune des âmes déchiquetées »

Face aux membres du clergé réunis, le Lyonnais a déclaré n’avoir « aucun doute » sur ce que le rapport Sauvé allait « révéler » : « je sais que c’est de l’enfer que vous revenez », a-t-il lancé, évoquant « ce qui ressemble à s’y tromper à une fosse commune des âmes déchiquetées de l’Église ».

Face à ce bilan, « le mieux que vous auriez à faire : vous taire et commencer à vous exécuter avec ardeur et célérité », a-t-il déclaré, assurant aux responsables ecclésiastiques qu’il faut à présent « refonder le système dans une dimension considérable ».

« La tâche est abyssale », a prévenu François Devaux, appelant à un concile « Vatican III », qui ne serait pour autant qu’un « point d’étape ». « Peut-on raisonnablement penser que l’Église en est seulement capable ? », s’est-il interrogé face à un auditoire silencieux.

La Parole Libérée

Évoquant le rapport de la commission Sauvé, il a déclaré : « Vous apportez enfin aux victimes une reconnaissance institutionnelle de toute la responsabilité de l’Église, ce dont les évêques et le pape n’ont pas été capables à ce jour ».

François Devaux avait été cofondateur d’une association, La Parole libérée, créée en 2015 à Lyon par des victimes d’un aumônier scout du diocèse de Lyon, Bernard Preynat. Elle a été dissoute en mars dernier. Leur combat avait été raconté en 2019 par le film de François Ozon, Grâce à Dieu.

François Devaux a rappelé sa volonté de voir également mis en place un processus d’indemnisation à destination de toutes les victimes dans un délai raisonnable. La Commission, composée de 22 membres bénévoles a été créée en 2018, à la demande de l’épiscopat et les instituts et congrégations religieux.