Rennes : Bataille de chiffres entre l’État et la ville sur la vidéosurveillance
SECURITE•Le Premier ministre était en visite à Rennes ce vendredi matin pour signer le contrat de sécurité intégréeJérôme Gicquel
L'essentiel
- Jean Castex était en Bretagne ce vendredi pour la signature du contrat de sécurité intégrée avec les villes de Rennes et de Saint-Jacques-de-la-Lande.
- Le Premier ministre a annoncé le doublement du nombre de caméras de vidéosurveillance d’ici 2023 dans la capitale bretonne.
- Du côté de la municipalité rennaise, on évoque plutôt une trentaine de caméras supplémentaires, soit une hausse de 50 %.
Un accord marqué aussi par un désaccord. Entouré de Gérald Darmanin et de Jean-Michel Blanquer, Jean Castex était en déplacement à Rennes ce vendredi matin sur le thème de la sécurité, « la priorité numéro 1 des Français ». Après avoir visité une école dans le quartier du Blosne et effectué une revue des troupes au commissariat central de la ville, le Premier ministre a signé en fin de matinée le contrat de sécurité intégrée liant l’État avec les villes de Rennes et de Saint-Jacques-de-la-Lande.
Ce contrat prévoit notamment le renfort de 40 policiers nationaux dans la capitale bretonne. En contrepartie, la ville de Rennes s’est engagée à gonfler les effectifs de sa police municipale avec l’arrivée de quarante agents supplémentaires d’ici l’an prochain. Déjà signé à Toulouse, Nantes, Clermont-Ferrand, Dijon et Arles, le contrat de sécurité intégrée met aussi l’accent sur la vidéosurveillance.
Un doublement du nombre de caméras selon l’Etat, 29 selon la ville
Dans son discours à la préfecture de région, Jean Castex a évoqué « le doublement du nombre de caméras d’ici 2023 » à Rennes. La capitale bretonne en compte pour l’heure une soixantaine, dont sept installées sur des grands axes routiers. Dans deux ans, il devrait donc y en avoir pas loin de 120 si l’on en croit le chiffre annoncé par Jean Castex. Du côté de la ville, la réalité est pourtant bien différente. Le cabinet de Nathalie Appéré évoque ainsi le chiffre de 29 caméras, un chiffre inscrit dans le contrat que 20 Minutes a pu consulter, qui seront installées dans les prochains mois, « notamment dans le centre-ville où il y a des zones d’ombre ainsi que dans les quartiers prioritaires où il y a des points de deal ».
En présentant la nouvelle stratégie de sécurité et de prévention de la délinquance de la ville, la maire Nathalie Appéré avait d’ailleurs assuré mi-septembre qu’il n’y avait pas « un objectif de nombre ». « Il s’agit d’en installer là où cela est nécessaire mais aussi d’en enlever certaines là où ce n’est plus utile », avait-elle assuré.
Déjà une passe d’armes entre Darmanin et Appéré
Courant mai, une passe d’armes avait déjà eu lieu entre le ministre de l’Intérieur et la maire socialiste. Dans un courrier, Gérald Darmanin avait sommé Nathalie Appéré de prendre des engagements pour renforcer la vidéoprotection dans sa ville, indiquant que c’était un élément « indispensable » à la signature du contrat de sécurité intégrée. La réponse de la maire de Rennes ne s’était pas fait attendre.
Quelques jours plus tard, elle avait ainsi fait part au ministre de « sa totale incompréhension », détaillant au passage les mesures prises par la ville. « Je ne m’explique pas que l’effort considérable que nous faisons en matière de sécurité et de tranquillité publique ne soit pas remonté jusqu’à vous » , s’était-elle étonnée.