Bretagne : Lidl en pleine tourmente, son directeur régional démissionne
SOCIAL•Un rassemblement s’est tenu lundi devant le siège de la direction régionale du groupe en hommage à une salariée qui s’est suicidée début septembreJérôme Gicquel
Il quitte un navire en pleine tempête. En poste depuis 2017, le directeur régional du groupe Lidl en Bretagne vient d’annoncer dans un mail adressé aux salariés qu’il quittait ses fonctions. « La recherche de mon successeur est d’ores et déjà engagée pour une passation d’ici la fin de l’année », indique-t-il dans ce courrier que 20 Minutes a pu consulter.
Cette décision intervient alors qu’un rassemblement s’est tenu lundi devant le siège régional de Lidl à Ploumagoar (Côtes-d’Armor) pour rendre hommage à une salariée qui a mis fin à ses jours début septembre. Avant de se donner la mort, cette responsable du magasin de Lamballe avait laissé une lettre à ses proches pour dénoncer le harcèlement et la pression qu’elle subissait de la part de sa direction.
Cela fait plusieurs mois déjà que syndicats et salariés dénoncent « le management toxique » et « le climat délétère » qui règnent au sein de la direction régionale du discounter allemand. Une quarantaine de plaintes ont ainsi été déposées par des salariés pour harcèlement et discrimination syndicale et une information judiciaire ouverte par le parquet de Saint-Brieuc. Le 16 février, les locaux de la direction régionale avaient également été perquisitionnés et neuf personnes de l’équipe encadrante placées en garde à vue.
« C’est le minimum de décence », selon François Ruffin
Dans son courrier annonçant son départ, le directeur régional n’évoque bien évidemment pas les accusations qui visent le groupe Lidl. Il se félicite en revanche de « l’excellence des résultats RH et économiques » et de la création de 22 nouveaux supermarchés en Bretagne.
Présent lundi lors de l’hommage rendu à la salariée qui s’est suicidée, François Ruffin a réagi dans un communiqué à la démission du directeur régional. « C’est le minimum de décence, indique le député LFI de la Somme. Mais le souci ne se limite pas à un individu, à un cas isolé, à un fusible qu’on fait sauter. C’est d’une organisation dont il s’agit. Une organisation qui engendre des troubles psychiques, des inaptitudes en série, des chômeurs de longue durée, brisés ».