EMPLOIMalgré des offres en nombre, pas si facile de trouver son job étudiant

Jobs étudiants : Malgré des offres en nombre, ça ne matche pas toujours entre candidats et recruteurs

EMPLOIA Nantes, comme dans toutes les grosses villes universitaires, la course aux petits jobs étudiants a redémarré
Julie Urbach

Julie Urbach

L'essentiel

  • L'université de Nantes organise, jusqu'à vendredi soir, un job dating avec 800 postes à pourvoir.
  • Après une année de galère liée à la crise sanitaire, ce n'est pas si facile de trouver chaussure à son pied.

«Franchement, c’est galère… » Ce jeudi, le moral n’est pas au top pour Lily et Perrine. Ces deux copines, étudiantes en L3 psychologie à Nantes, désespèrent de trouver un job étudiant pour l’année scolaire qui s’ouvre. Pourtant, elles ont mis toutes les chances de leur côté en se rendant dès l’ouverture au forum organisé par l’université, qui se déroule jusqu’à vendredi soir et propose quelque 800 offres à pourvoir. « On pouvait s’attendre à une pénurie d’emplois avec la crise mais c’est loin d’être le cas, observe Elsa Péneau, consultante Parcours et carrière au SUIO. Il y a une vingtaine d’entreprises présentes et des postes à pourvoir dans différents secteurs : agroalimentaire, restauration, beaucoup dans l’animation aussi… »

Les deux amies, elles, seraient plutôt intéressées par le babysitting ou la surveillance d’élèves. Mais premier problème, les horaires ne sont pas toujours compatibles avec leur emploi du temps. « On finit trois fois par semaine à 20 heures, racontent-elles, donc ça va être compliqué de trouver quelque chose sur le long terme. Beaucoup d’entreprises recherchent le soir alors que nous sommes davantage disponibles le matin. » L’idéal, pour elles, serait de décrocher un contrat de 6 à 8 heures par semaine. « Il faut aussi que l’on puisse suivre nos études et avoir quand même une vie à côté, observe Perrine, 20 ans. En attendant, mes parents m’aident un peu car même avec la bourse, ce n’est pas suffisant. »

Permis de conduire demandé

Sur le stand d’à côté, pas facile non plus de trouver chaussure à son pied. Au Val Nantais, coopérative maraîchère qui propose six postes de préparateurs de commandes, ce ne sont pas les horaires qui coincent mais plutôt les transports. « On recherche des étudiants le samedi et les vacances scolaires, des périodes où ils sont d’habitude disponibles. Mais la grosse difficulté c’est le permis de conduire et le véhicule », rapporte Guillaume Houdet, responsable logistique de l’entreprise basée à Saint-Julien-de-Concelles, à 20 km de Nantes. Même exigence à la Sca Ouest, la centrale d’achat de Leclerc, qui offre une quinzaine de postes dès la semaine prochaine… à Saint-Etienne-de-Montluc. « Bon, ben ce n’est pas pour moi, réagit un jeune homme, une pochette remplie de CV à la main. C’est justement pour passer mon permis que j’ai besoin d’un travail… »

Malgré ces difficultés, les employeurs font état de « profils très intéressants » chez des candidats qui ont parfois de premières expériences professionnelles à valoriser, malgré le fait que la crise sanitaire a réduit les possibilités l’an dernier. Une bonne partie sera rappelée dans les prochains jours. « Il ne faut vraiment pas hésiter à candidater car beaucoup de secteurs ont du mal à recruter en cette rentrée. C’est le cas pour la logistique par exemple, où les professionnels se sont orientés vers des métiers plus stables, rapporte-t-on à l’agence d’intérim Samsic emploi. Nous avons aussi des missions très ponctuelles, des enquêtes par exemple, à proposer aux étudiants qui ne peuvent pas forcément s’engager sur la durée. »