CAP A L'OUESTJusqu’où vont grimper les prix de l’immobilier en Bretagne ?

Bretagne : Peu d’offres et une demande énorme… Jusqu’où vont grimper les prix de l’immobilier ?

CAP A L'OUESTLe recours au télétravail et les épisodes de confinement continuent de peser sur la demande de logements
Camille Allain

Camille Allain

L'essentiel

  • La Bretagne est toujours très attractive depuis le début de la crise du Covid-19 et séduit de nombreux nouveaux arrivants.
  • Cette attractivité a provoqué une flambée des prix de l’immobilier dans la région, notamment sur le littoral mais aussi dans les cœurs de métropole.
  • Selon les notaires, cette hausse des prix devrait se poursuivre, notamment en raison du faible nombre de biens disponibles dans la région.

Un an et demi après le premier confinement vécu en France, le constat est toujours le même. La Bretagne continue de séduire et gagne chaque jour de nouveaux habitants. Relativement épargnée par le Covid-19 et disposant d’un parc immobilier constitué à 70 % de maisons, la région coche de nombreuses cases des aspirations des futurs acquéreurs. « Avec les confinements et le recours au télétravail, les gens aspirent à davantage d’espace. Ils veulent plus grand et recherchent un jardin ou au moins un balcon », glisse Marie-Virginie Durand, notaire en Loire-Atlantique. Le problème, c’est que les offres se font de plus en plus rares tandis que la demande reste très élevée. Conséquence ? Les prix de l’immobilier ne cessent de grimper. Regardez sur le littoral. En un an, le prix des maisons anciennes a bondi de 46 % à La Trinité-sur-Mer et 51 % à Locmariaquer, dans le Morbihan. A Piriac-sur-Mer et au Croisic, dans le département voisin de Loire-Atlantique, les chiffres sont les mêmes.

En métropole, ce n’est pas mieux. A Rennes et Nantes, le prix des appartements anciens a bondi de plus 12 % pour atteindre plus de 3.300 euros du m² en moyenne et même 3.900 euros dans la cité des ducs. Après une année record où le nombre de transactions a atteint un record historique (118.000 de juin à juin), la pénurie guette les professionnels du secteur. « On n’a pas de bien à vendre, mais toujours autant d’acquéreurs », explique Damien Guéguen, notaire à Rennes. Sur le site du conseil régional, trouve normalement « 20.000 à 25.000 offres en général ». En ce moment, le chiffre dépasse péniblement les 5.000 annonces.

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Si les notaires se frottent les mains de voir le nombre de transactions à un niveau si élevé, la situation se révèle bien plus gênante pour les acquéreurs. D’après les données des notaires de Bretagne, une vente sur quatre réalisée dans la région profite à une personne extérieure au département. Des Parisiens ? Oui mais pas que. « Les Franciliens représentent moins de 10 % des acquéreurs. Le chiffre est plutôt constant », assure le conseil régional des notaires. Avec son faible taux de chômage et son cadre de vie privilégié, la Bretagne séduit un peu partout, et pas seulement en région parisienne.

« Il n’y a pas de raison que la hausse des prix s’estompe »

La flambée des prix qui n’épargne presque personne va-t-elle durer ? Difficile à dire tant le marché immobilier est changeant. Mais « il n’y a pas de raison que la hausse des prix s’estompe dans les mois à venir », estime Olivier Arens. Pour arriver à ce constat, le président du conseil régional des notaires se base sur des faits simples. « Les stocks ont baissé mais pas la demande. Quand l’offre et la demande sont déséquilibrées, cela créer automatiquement une montée des prix. Comme le marché reste tendu, il n’y a pas de raisons que cela s’arrête ». Difficile de dire dans quelles proportions. Cela dépendra aussi de la capacité des collectivités à construire des logements pour détendre le marché.

La « bonne nouvelle » de cette hausse des prix est à mettre au crédit des communes rurales. Longtemps boudées, les bourgades de troisième voire quatrième couronne des métropoles commencent à séduire ceux qui ne peuvent pas investir en ville, contribuant à un regain de dynamisme démographique et économique. « Le télétravail a accéléré cette tendance. Les banques sont très sollicitées pour des prêts relais de familles qui veulent changer d’environnement », confirme Olivier Arens. La campagne tient peut-être sa revanche.