Saint-Malo : A la pointe de la Varde, le fort d’Arboulé veut s’ouvrir au public
PATRIMOINE•Porté par le Conservatoire du littoral, le projet de préservation et de valorisation du site a bénéficié de crédits dans le cadre du plan de relance
Jérôme Gicquel
L'essentiel
- 20 Minutes est partenaire, avec l’ONG Reporters d’Espoir, du Train de la Relance, qui fait étape ce lundi et ce mardi en gare de Rennes.
- A cette occasion, nous vous faisons découvrir le projet du Conservatoire du littoral pour restaurer et valoriser le fort d’Arboulé à Saint-Malo et qui a bénéficié d’une subvention de 700.000 euros dans le cadre du plan de relance du gouvernement.
- Il doit permettre une ouverture au public de ce site historique qui a joué un rôle majeur dans la défense de la cité corsaire.
L’endroit est bien connu des habitants de Saint-Malo et de tous les amoureux de la côte d’Émeraude. Située dans le quartier de Rothéneuf, la pointe de la Varde offre un panorama incroyable avec une vue par temps clair sur la pointe du Grouin et le Cap Fréhel. Propriété du Conservatoire du littoral, ce site naturel protégé de 26 hectares fait l’objet depuis 2015 d’un projet d’aménagement mené conjointement avec la ville et le conseil départemental. Un hangar conchylicole disgracieux qui gâchait la beauté des lieux a ainsi été rasé et les promeneurs ont été canalisés sur un seul sentier pour protéger la biodiversité. Un parking vient également d’être aménagé à quelques encablures du site pour mettre fin au stationnement anarchique.
La prochaine étape concerne le fort d’Arboulé, aussi appelé fort de la pointe de la Varde. Lieu stratégique pour la défense de la cité corsaire, le fort, construit en 1694 et imaginé par Vauban, accuse aujourd’hui le poids des années. « Le site est en partie en ruines et présente certaines fragilités », souligne Gwenal Hervouët, délégué régional adjoint du Conservatoire du littoral en Bretagne.
Le fort abrite des bunkers allemands
Depuis quelques mois, un arrêté municipal interdit son accès. Mais cela n’empêche pas les intrusions car le fort abrite des bunkers allemands, faisant le bonheur des amateurs d’urbex. D’ici quelques mois, cette ancienne batterie militaire devrait toutefois pouvoir accueillir de nouveau du public.
Dans le cadre du plan de relance (lire encadré), le Conservatoire du littoral a ainsi obtenu 700.000 euros de crédits en ce sens. « On ne pourra pas tout restaurer car c’est un chantier à plusieurs dizaines de millions d’euros, estime Gwenal Hervouët. Mais nous allons restaurer certaines parties et en valoriser d’autres afin de permettre au public de s’approprier ce patrimoine historique ».
Pas encore totalement finalisé, le projet prendra également en compte la faune et la flore. « Il s’agit aussi de préserver la biodiversité de ce site où la végétation est riche et qui abrite plusieurs espèces d’oiseaux ainsi que des lézards et des chauves-souris », précise Gwenal Hervouët. Les premiers travaux devraient démarrer courant 2022 avec une fin de chantier prévue en 2023.