REPORTAGEEn Pays-de-la-Loire, des ordinateurs offerts à chaque élève de seconde

En Pays-de-la-Loire, des ordinateurs offerts à chaque élève de seconde depuis ce matin

REPORTAGEPas moins de 48.000 PC portables neufs vont être distribués aux lycéens ces prochains jours. Objectif : lutter contre les inégalités numériques
Frédéric Brenon

Frédéric Brenon

L'essentiel

  • A partir de cette rentrée, des ordinateurs sont remis à chaque élève entrant en seconde ou en première année de CAP.
  • Il s'agit d'une initiative du conseil régional des Pays-de-la-Loire. Coût de la mesure: 24 millions d'euros par an.

«Franchement, on a du bol, à un an près on n’avait rien », s’esclaffe Maxence, qui effectuait ce jeudi matin sa rentrée au lycée Nicolas-Appert à Orvault, près de Nantes. C’est en effet l’une des principales nouveautés dans les lycées des Pays-de-la-Loire : des ordinateurs portables sont offerts à chaque élève de seconde, ainsi qu’à chaque première année de CAP. Quinze lycées seront livrés jusqu’au 14 septembre, pour commencer. Puis tous les autres suivront jusqu’à fin novembre. Au total : pas moins de 48.000 jeunes seront ainsi équipés d’un PC neuf qu’ils pourront conserver à l’issue de leur scolarité.

Objectif : doter tous les élèves d’un « outil moderne et performant pour apprendre » et ainsi « lutter contre les inégalités numériques ». « L’avenir, c’est vous, la jeunesse. Et nous voulons pour vous le meilleur », clame Christelle Morançais (LR), présidente du conseil régional, aux jeunes bénéficiaires.

« Tout le monde n’a pas les moyens »

Manon fait justement partie des premiers lycéens à repartir avec ce Hewlett-Packard, équipé d’une quarantaine de logiciels, sous le bras. « C’est une bonne nouvelle, une chance, parce que tout le monde n’a pas les moyens d’avoir un ordinateur personnel », considère-t-elle.

« Moi j’en avais déjà un à moi, confie Lisa. Je vais utiliser celui-ci pour travailler, parce que c’est quand même le but. L’autre je vais le garder pour le loisir. » Dans un autre petit groupe, Kevin prévient qu’il ne le « partagera pas » avec le reste de sa famille. « Aujourd’hui ça devient indispensable pour travailler, pour s’organiser, notamment pour les stages », estime-t-il. Elliot fait remarquer qu’avec les deux dernières années scolaires « galères » que les élèves ont connues, « cet ordi sera plutôt utile s’il y a un reconfinement. »

Christelle Morançais remet un ordinateur à un élève de seconde du lycée Nicolas-Appert à Orvault.
Christelle Morançais remet un ordinateur à un élève de seconde du lycée Nicolas-Appert à Orvault. - F.Brenon/20Minutes

Mais il n’y a pas que les cours dans la vie d’un ado. « Pour le web, les vidéos, nos trucs, tout ça… Je pense que ça doit bien marcher », apprécie d’avance un garçon. « S’il tourne bien je vais installer Fifa [le célèbre jeu de foot], c’est sûr », ajoute son pote. « Moi je vais le revendre », rigole une autre voix, à deux pas des enseignants.

Fortnite ou Fifa sur le PC, impossible

La région affirme avoir « conscience » des éventuels détournements de l’ordinateur offert. Et si l’accès à Internet est « libre, sans restriction », l’installation de logiciels est, elle, bridée. « Cet ordi doit rester un outil pédagogique. Si un jeune essaie de mettre Fifa ou Fornite, il aura un message d’erreur. S’il se débarrasse de son PC pendant sa scolarité, on le verra aussi », prévient François-Xavier Sauve, conseiller informatique du conseil régional.

Un accompagnement, via l’association Iceberg, est proposé à tous les parents et élèves. « Certains enfants et parents auront besoin de mieux comprendre l’intérêt du projet, justifie Cyril Markt, formateur au sein d’Iceberg. Il y a le risque de sous-exploiter l’outil, surtout pour les élèves les plus en difficulté. Il y a aussi l’inquiétude légitime qui va avec la fourniture d’une connexion Internet à un ado : les contenus choquants, le cyber harcèlement, etc. Nous sommes là pour en parler et donner des conseils. » Une maintenance est également offerte aux bénéficiaires en cas de panne.

Coût de l’ensemble de la mesure : 24 millions d’euros par an, financés par le conseil régional.