Coronavirus : Le CNRS appelle au respect des règles de déontologie dans les opinions de scientifiques
RAPPEL A L'ORDRE•Une déclaration qui fait suite à des propos du sociologue Laurent Mucchielli sur la vaccination anti Covid-19Mathilde Cousin
Un rappel à l’ordre. Le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) a exigé mardi, dans un communiqué, le respect des règles de déontologie par des scientifiques s’exprimant, sans compétences particulières, sur le sujet de la vaccination contre le Covid-19.
Cette déclaration fait suite aux appels de sociologues et de citoyens exigeant du CNRS une réaction ferme aux propos du sociologue Laurent Mucchielli. Celui-ci avait affirmé que la vaccination contre le Covid-19 était à l’origine d’une « mortalité inédite » en France.
« Ephémère gloire médiatique »
Le CNRS « déplore les prises de position publiques de certains scientifiques, souvent plus soucieux d’une éphémère gloire médiatique que de vérité scientifique, sur des sujets éloignés de leurs champs de compétences professionnelles comme sur la vaccination contre la Covid ».
Il rappelle la recommandation de son comité d’éthique, qu’en « s’exprimant dans l’espace public, le chercheur engage sa responsabilité de scientifique » et, qu’en conséquence, il lui revient de préciser à quel titre il prend la parole : en spécialiste, en représentant d’un organisme de recherche « ou à titre de citoyen, engagé voire de militant ».
Un article supprimé par Mediapart
Laurent Mucchielli, sociologue et directeur de recherche au CNRS, spécialiste de la délinquance, a publié le 30 juillet sur la partie « blog » de Mediapart un article, cosigné avec cinq autres personnes, appelant à suspendre la campagne de vaccination au motif qu’elle était « potentiellement » responsable de près de 1.000 morts à la suite d’effets indésirables.
L’article a été supprimé par Mediapart parce qu’il viole, selon l’organe de presse, sa Charte qui exclut « la diffusion de fausses nouvelles ».
Huit sociologues ont fustigé, dans une tribune publiée dans le journal Le Monde, « au mieux une erreur d’interprétation inadmissible et, au pire, une falsification de données » par le chercheur. L’estimant responsable de « dérives » entachant la réputation de leur discipline, ils ont exigé une réaction ferme du CNRS à son encontre.