Reims : L’adolescent poignardé à la tête par un collégien en juin est décédé
MEURTRE•Le principal mis en cause a été mis en examen pour meurtre, a fait savoir le procureur de la RépubliqueC. A. avec AFP
Il s’est éteint samedi, deux mois et demi après avoir été admis à l’hôpital dans un état très grave. Le collégien qui avait reçu un coup de couteau à la tempe le 2 juin à Reims (Marne) est décédé des suites de ses blessures samedi. Il avait 14 ans. L’adolescent de 14 ans soupçonné d'avoir porté le coup mortel sera poursuivi pour « meurtre » et non plus pour « tentative de meurtre sur mineur de 15 ans », a fait savoir le procureur de la République de Reims Matthieu Bourrette.
L’altercation avait éclaté en juin à la suite de moqueries subies par l’agresseur présumé. Grand amateur de rap, ce dernier avait posté un clip sur Internet, ce qui lui avait valu des moqueries au sein du collège-lycée privé Saint-Joseph de Reims, un établissement huppé de la ville où lui et la victime étaient scolarisés. Le 2 juin, aux alentours de midi, le mis en cause avait donné rendez-vous dans une rue de l’hypercentre à la victime pour en découdre. En quelques secondes, il l’aurait frappé d’un coup de poing puis d’un coup d’Opinel à la tempe, touchant le cerveau. « II n’a exprimé aucun regret durant les 48 heures de garde à vue, ni de mot de compassion envers la victime et sa famille », avait rapporté le procureur lors d’une conférence de presse peu après les faits.
Des moqueries après la diffusion d’un clip de rap
L'adolescent faisait l’objet d’insultes après avoir diffusé mi-mai sur le réseau social Instagram un clip de rap, « l’une de ses passions », qu’il avait tourné. Il y apparaissait avec l’Opinel utilisé lors de l’agression. Il s’est défendu d’avoir prémédité de s’en servir. « La diffusion de ce clip lui avait valu d’être victime de moqueries de la part de plusieurs de ses camarades et notamment de la part de la victime, ce qu’il avait eu du mal à supporter », avait à l’époque expliqué le magistrat.
Selon le mis en cause, les deux adolescents s’étaient déjà battus quelques jours auparavant au sein de l’établissement. Entendus, ses parents avaient décrit un fils « gentil, réservé », qui aurait connu plusieurs situations de harcèlement dès l’école primaire. Ils avaient déposé une main courante un an plus tôt, suite à un différend alors que leur fils était dans un collège public.