Coronavirus : Non, les vaccins ne vont pas « périmer » le 20 octobre au sein de l’Union européenne
FAKE OFF•Une publication partagée sur les réseaux sociaux prétend, à tort, que les traitements anti-Covid-19 envisagés par l’Union européenne remplaceront la vaccinationAlexis Orsini
L'essentiel
- Selon un texte partagé par de nombreux internautes, les vaccins anti-Covid-19 deviendraient obsolètes le 20 octobre prochain.
- A l’en croire, le déploiement, à cette date et au sein de l’Union européenne, de cinq traitements contre la maladie mettrait fin à la stratégie de vaccination.
- Or, si l’instance européenne a bien signé des accords en vue de proposer des traitements pour les patients souffrant de symptômes légers, ceux-ci ne sont pas encore validés… et leur déploiement se ferait en complément de la vaccination.
Vous n’êtes pas vacciné(e) contre le Covid-19 et vous n’avez pas l’intention de l’être ? Patientez encore un peu, et vous échapperez aux restrictions liées au pass sanitaire : tel est, en substance, le message délivré par un texte viral devenu sur Instagram comme sur Facebook.
« Tous les vaccins vont se périmer le 20/10/2021. Information vérifiée. L’Union européenne a approuvé […] 5 thérapies qui seront disponibles dans tous les hôpitaux des Etats membres pour soigner le Covid. Ces thérapies sont approuvées par décret du Conseil européen (Parlement européen) et seront en fonction à partir du 1/10. Donc seront distribuées petit [à petit] vers le 20/10 », affirme cette publication.
aAvant de conclure : « Les vaccins ont été approuvés en voie expérimentale provisoire. Or, étant donné la prescription de ces 5 nouveaux médicaments, l’utilisation du vaccin prendra fin. […] Il faut avoir patience. N’acceptez aucun chantage. »
FAKE OFF
La Commission européenne a bien annoncé, fin juin, un « premier portefeuille de cinq traitements qui pourraient bientôt être disponibles pour traiter les patients dans l’ensemble de l’UE ».
« Les cinq produits se trouvent à un stade avancé de développement et ont de grandes chances de figurer parmi les trois nouveaux traitements contre [le] Covid-19 qui seront autorisés d’ici octobre 2021 […] pour autant que les données finales démontrent leur innocuité, leur qualité et leur efficacité », précisait toutefois ce même communiqué.
Depuis cette première annonce, l’institution européenne a signé deux contrats en la matière, dont l’un pour le traitement Sotrovimab, en cours d’évaluation par l’Agence européenne du médicament (EMA), en vue d’être « utilisé pour soigner des patients présentant des symptômes légers [du] Covid-19 et ne nécessitant pas d’oxygène de subsistance, mais qui sont exposés à un risque élevé de développer une forme grave de la maladie. »
« Les deux stratégies sont totalement complémentaires »
Pour autant, l’arrivée de ces traitements, qu’elle se fasse en octobre ou ultérieurement, ne signifie pas la fin de la campagne de vaccination déployée au niveau européen, comme le confirme un fonctionnaire de la Commission européenne à 20 Minutes : « Ces deux stratégies [de vaccination et de traitement] sont totalement complémentaires. La vaccination s’accélère à travers l’Europe […] mais bien qu’elle fasse la différence et soit une cause d’optimisme, elle n’arrêtera pas la pandémie d’un jour à l’autre. En complément, les traitements jouent un rôle crucial dans notre lutte contre le Covid-19. »
Enfin, contrairement à ce qu’affirme le texte partagé sur les réseaux sociaux, les vaccins contre le Covid-19 ne sont pas « en voie expérimentale provisoire » mais en phase 3 d'essai, une étape qui consiste à mesurer leur efficacité et leur sécurité sur le long terme, parmi les dizaines de milliers de volontaires ayant débuté ces essais cliniques en juillet 2020.