Déconfinement en Nouvelle-Aquitaine : Les nouveaux surfeurs débarquent et rendent difficile la cohabitation sur les vagues
A L'AIR LIBRE•La discipline séduit un public de plus en plus large et ça se bouscule sur les plages des Landes et du Pays basqueNoa Charbogne
L'essentiel
- Les professionnels du surf confirment une hausse de la pratique sportive depuis la crise sanitaire liée à l'épidémie de Covid-19.
- Un nouveau public, notamment les urbains, cherche une reconnexion à la nature en passant par le surf.
- En Nouvelle-Aquitaine, où s'échouent les plus belles vagues du littoral, l'enjeu va être de faire cohabiter ces néo-pratiquants avec les autres activités balnéaires.
«On en arrive à un point où l’on est en pénurie de moniteurs de surf pour l’encadrement des débutants », s'inquiète Jacques Lajuncomme, président de la Fédération française de surf. Depuis l'assouplissement des règles sanitaires, les professionnels du surf en Nouvelle-Aquitaine constatent une hausse de la pratique. « C'est bien simple : on a l'impression que la planète entière s'est mise à faire du surf ! », lâche Nicolas Jabaudon, directeur de l'office de tourisme Médoc Atlantique, qui voit de plus en plus de monde avec une planche à l'eau au large de Lacanau (Gironde).
Sport de plein air par excellence, le surf procure un sentiment de liberté et de bien-être, particulièrement recherché après des mois de confinement et de restrictions. « Le surf permet une sortie sportive à moindre coût avec un dépaysement direct », explique-t-on aussi au magasin de vente et de location de matériel de sports de glisse Sessions Libres à Bordeaux.
« Une sortie comme les autres, au même titre que l'accrobranche »
À l’école de surf Big Mama à Lacanau, on ajoute que la pratique jouit également d’une image « fun », et qu'elle reste « facile d’accès » en comparaison à d’autres sports de glisse, comme le kitesurf, qui demandent des équipements bien plus conséquents. Par ailleurs, la technicité du surf « a été réduite grâce à des fabricants qui conçoivent de plus en plus de produits grand public, moins onéreux et adaptés à la pratique des débutants. »
Résultat, cette activité devient de plus en plus prisée notamment par les urbains, qui veulent se reconnecter à la nature. « Cela devient une sortie familiale ou une sortie entre amis comme une autre, au même titre que l’accrobranche par exemple », observe-t-on à Sessions Libres. La hausse de la pratique observée ces derniers mois, s’inscrit toutefois « dans un processus de démocratisation du surf, déjà amorcé depuis quelques années », glisse le président de la fédé.
« Apporter une culture surf aux nouveaux pratiquants »
Reste maintenant à faire cohabiter tous ces néo-pratiquants, avec les autres activités balnéaires, alors que la saison estivale approche et que les plages se remplissent de plus en plus. Pour pratiquer le surf en toute sécurité, « il est nécessaire d’apporter une culture surf aux nouveaux pratiquants, insiste Jacques Lajuncomme. Il faut leur transmettre les connaissances sur le fonctionnement de l’océan, mais aussi sur les règles de sécurité et de priorité qui sont acquises par les autres surfeurs. »
Pour cela, la Fédération de surf travaille à la formation des moniteurs, et à l’installation de panneaux de signalisation et d’information sur les plages. Il existe par ailleurs sur certaines plages un découpage de l’espace entre surfeurs et baigneurs, voire avec d’autres pratiques sportives et balnéaires. Hors de question, en revanche, de « réguler la pratique individuelle, ce qui reviendrait à interdire l’accès à la plage » prévient Jacques Lajuncomme.