ATTAQUEA La Chapelle-sur-Erdre, les habitants « sonnés » après l'« angoisse »

Policière agressée près de Nantes : Les habitants de La Chapelle-sur-Erdre « sonnés » après de « longs moments d’angoisse »

ATTAQUECe vendredi, une policière municipale a été agressée au couteau par un homme, en fuite pendant plusieurs heures
Julie Urbach

Julie Urbach

L'essentiel

  • A La Chapelle-sur-Erdre, une policière a été blessée ce vendredi matin par un homme qui lui a dérobé son arme.
  • Les habitants de cette ville d’un peu moins de 20.000 âmes, qui ont dû rester chez eux le temps que l’assaillant soit retrouvé, ont vécu une journée très "angoissante".
  • Les Chapelains, émus, s’inquiètent aussi de l’état de santé de la policière, connue de tous.

A La Chapelle-sur-Erdre

Le bruit des sirènes et des hélicoptères s’est finalement éloigné. A La Chapelle-sur-Erdre, petite commune de 20.000 âmes située au nord de Nantes, les habitants osent enfin sortir de chez eux. En cette fin de journée ensoleillée, certains en profitent pour prendre un verre en terrasse ou faire quelques courses, avant que les commerces ne ferment. « Ma fille m’a appelée pour me dire qu’on était autorisés à descendre, raconte Christine, une octogénaire croisée vers 18 heures sur la place de l’église. C’est déjà elle qui m’a informée qu’un homme dangereux était recherché et qu’il ne fallait pas bouger. C’est terrible ce qu’il s’est passé. »

Ce vendredi, même si beaucoup d’habitants de cette « petite ville plutôt tranquille » ont « encore du mal à réaliser », une policière municipale a bel et bien été agressée au couteau par un homme, habitant de la commune, qui lui a dérobé son arme avant de s’enfuir. Enora et Marie, vendeuses de vêtements, ont compris que quelque chose de grave venait de se produire quand elles ont vu « des dizaines et des dizaines » de forces de l’ordre (250 au total) dont le GIGN, passer devant la boutique dans la matinée. « Les gendarmes nous ont ensuite donné ordre de fermer, et là l’angoisse est montée, racontent les deux jeunes femmes. Rien que de marcher jusqu’à la voiture, on ne se sentait pas bien du tout. Même encore maintenant, on est sonnées par ce qui est arrivé. »

La place de l'église à La Chapelle sur Erdre
La place de l'église à La Chapelle sur Erdre - J. Urbach/ 20 Minutes

« Une femme que l’on croise tous les jours »

Clotilde, 18 ans, a passé ces « longs moments d’angoisse » presque dans le noir. L'étudiante, seule au domicile familial, a immédiatement fermé tous les stores et la porte à clé. « J’ai allumé la télé et il y avait écrit "La Chapelle-sur-Erdre" partout, rapporte la jeune femme. Franchement, je n’y croyais pas, j’ai eu très peur. » Mélanie, elle, se sent plutôt soulagée après avoir récupéré sa fille de 8 ans. Comme tous les enfants scolarisés dans la commune, la petite a été confinée dans sa classe, même pour le déjeuner, le temps que l'assaillant, qui est finalement décédé, ne soit retrouvé quelques heures plus tard. « Les enfants ont été bien pris en charge, observe la mère de famille. Ma fille est très sensible et elle a pu être rassurée. Je viens de tout lui expliquer, mais elle est encore très inquiète, notamment au sujet de l’état de santé de la policière. »

Il faut dire qu’à La Chapelle, tout le monde connaît la victime, une femme d’une quarantaine d’années décrite comme « grande et sportive ». Cette policière, la seule femme de la petite équipe de quatre agents, ne serait heureusement plus en danger après avoir été blessée aux jambes, a indiqué le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, lors d’un point presse organisé sur place. Le maire de La Chapelle-sur-Erdre (PS), Fabrice Roussel, a, quant à lui, salué le « courage » de la victime, qui s’est défendue face à son agresseur. « On lui souhaite un bon rétablissement, glisse avec émotion Séverine, une Chapelaine de 39 ans. C’est une femme que l’on croise tous les jours, devant les écoles, et qui est toujours agréable et souriante. On espère la revoir très vite. »