MEMOIREMarseille rebaptise une école du nom d’un tirailleur algérien

Marseille : Du maréchal Bugeaud à Ahmed Litim, la ville rebaptise une école du nom d’un tirailleur algérien

MEMOIRELe conseil municipal de Marseille a voté pour modifier le nom de l’école primaire Bugeaud, qui s’appellera désormais école Ahmed Litim
Caroline Delabroy

C.D.

L'essentiel

  • Une école du 3e arrondissement de Marseille a été rebaptisée école Ahmed Litim, du nom d’un tirailleur algérien, à l’issue d’un vote en conseil municipal.
  • Elle portait jusque-là le nom d'un autre militaire, au passé controversé.

L’école primaire Bugeaud, dans le troisième arrondissement de Marseille, a été rebaptisée ce vendredi école Ahmed Litim, du nom d’un tirailleur algérien, à l’issue d’un vote en conseil municipal. Sans grande surprise, les élus RN ont voté contre, de même que les élus LR, avec toutefois côté républicains plusieurs abstentions et absences lors du vote.

Ahmed Litim, tirailleur algérien, est mort à 24 ans le 25 août 1944 en libérant Marseille de l’occupation allemande. « Le marquis Thomas Robert Bugeaud n’est pas un personnage quelconque de l’histoire de France, lance le maire socialise Benoît Payan, en défendant lui-même le rapport soumis au vote. Il va sévir en France en réprimant les mouvements populaires de 1834 à Paris où il se forge la réputation d’un personnage sanguinaire. Il restera dans l’histoire comme l’officier qui colonisa l’Algérie. »

« Chaque rue de Marseille nous rappelle notre histoire commune, plaide aussi le maire. Pour autant, il est des noms dont la charge symbolique est devenue difficilement supportable. Comme des blessures, des meurtrissures qu’il faut soigner. »

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

SOS Racisme espère aussi un changement à Paris

L’opposition s’est de son côté lancée dans un exercice d’équilibriste, à l’image de Guy Teissier (LR) pour qui « le caporal Litim a le droit lui aussi à une place dans l’histoire ». « Mais vous avez décidé de remplacer le nom d’un soldat par un autre soldat, pourquoi ne pas attendre la création d’une nouvelle école ? », a-t-il réagi, se déclarant favorable à ce qu’une prochaine école porte le nom d’Ahmed Litim, tout en votant contre le rapport.

« Nous sommes pour que soit honorée l’armée d’Afrique, et en particulier les tirailleurs algériens, mais que les autres héros de l’histoire de France soient exclus de l’hommage de la nation serait un scandale », a de son côté lancé Stéphane Ravier (RN), assénant un « gloire, honneur et reconnaissance éternelle » à Ahmed Litim comme à Thomas Robert Bugeaud.

Dans un communiqué publié après l’annonce d’une telle délibération, le président de SOS Racisme, Dominique Sopo, avait espéré « que cette décision facilitera le changement de nom de l’avenue Bugeaud à Paris ».