Double homicide dans les Cévennes : Le suspect « s’est rendu » sans opposer de résistance, annonce Darmanin
FAIT DIVERS•Valentin M. était en cavale depuis les meurtres de son patron et de l'un de ses collègues dans le village des Plantiers (Gard), mardi «s’est rendu»Cl.G. avec AFP
Dénouement dans l’enquête sur le double homicide des Cévennes. Valentin M., principal suspect, s’est rendu ce vendredi soir, mettant fin à trois jours de cavale dans cette zone reculée située dans le département du (Gard). L’annonce a été faite par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin sur Twitter.
« L’individu a été interpellé à 19h25 près de l’église de Saint-Marcel de Fontfouillouse, dans la zone de recherche », a indiqué une source proche de l’enquête. « L’individu s’est rendu aux militaires de la gendarmerie sans opposer de résistance », a poursuivi cette même source, tandis qu’une seconde source évoque elle aussi une reddition « sans violence ».
Placé en garde à vue pour « assassinats »
« Excusez-moi, je me rends » : tels ont été les mots de Valentin M., qui a été placé en garde à vue pour « assassinats », ont indiqué le procureur de Nîmes Eric Maurel et le général Browaeys lors d’une conférence de presse.
La gendarmerie, qui a trouvé le fugitif « extrêmement affaibli et hagard » lorsqu’il s’est rendu, avait mobilisé d’importants moyens – 350 gendarmes dont des membres du GIGN, huit hélicoptères, des drones à caméra thermique, des équipes cynophiles – pour tenter de le localiser dans un périmètre de 15 km².
« Je pense qu’il s’est rendu de guerre lasse (…) Nous avions un ratissage en cours par le GIGN, sentant cette équipe s’approcher, il a quitté sa cache en direction de son domicile » et s’est rendu à la première patrouille de gendarmes qu’il a rencontrée, a déclaré le général Browaeys, commandant de la zone de défense et de sécurité sud.
Une fuite dans les bois juste après les faits
Le drame est survenu mardi aux alentours de 8h dans le village des Plantiers, qui compte moins de 260 habitants. En arrivant sur son lieu de travail, le suspect « n’a pas salué son patron qui le lui a fait remarquer gentiment, avait rapporté mardi le procureur d’Alès, François Schneider, alors en charge de l’enquête. A ce moment-là, le mis en cause a sorti une arme de poing et a immédiatement ouvert le feu, le tuant de plusieurs balles dans la tête. » Un des employés, qui avait tenté de s’interposer, est également tué d’une balle dans la tête.
Un témoin parvient à prendre la fuite et à donner l’alerte. Pendant ce temps, le suspect passe chez lui, récupère « des effets personnels » pour résister au froid et aux intempéries, avant de filer dans les bois, avait expliqué Eric Maurel, le procureur de Nîmes, après avoir récupéré cette affaire.
« Véritable dangerosité »
Valentin M., « un solitaire », « apte à la survie en milieu hostile », représentait, selon le magistrat, « une véritable dangerosité », car il était notamment équipé d’un fusil avec une lunette de visée permettant de tirer avec précision à plusieurs centaines de mètres. Quelques jours avant les faits, le comportement du suspect avait changé, et l’homme venait désormais au travail avec un gilet pare-balles.