C’est l’une des deux dates les plus solennelles du calendrier musulman. L’Aïd-el-Fitr, la fête de la rupture du jeûne qui marque la fin du mois sacré de ramadan, aura lieu jeudi, selon plusieurs responsables du culte musulman.

Le ramadan, quatrième pilier de l’islam, a débuté le 13 avril, dans des conditions particulières pour la deuxième année consécutive, en raison de la crise sanitaire. La date de l’Aïd-el-Fitr a été déterminée lors de « la nuit du doute », qui a eu lieu mardi à la Mosquée de Paris. Comme pour la date de début, la date de fin du ramadan est en effet définie en fonction du cycle lunaire, qui régit le calendrier musulman.

La prière, chez soi ou à la mosquée

En plus des calculs astronomiques, sur lesquels se base le Conseil français du culte musulman (CFCM), différentes fédérations de mosquées se réunissent pour scruter l’horizon à la recherche de la nouvelle lune. Si elle est visible dans le ciel au 29e jour du mois sacré, celui-ci s’arrête. Sinon, il dure un jour supplémentaire.

Il se terminera donc ce mercredi soir, et les musulmans pratiquants pourront fêter l’Aïd-el-Fitr – ou Aïd-el-Séghir – demain jeudi. Traditionnellement, ce jour de fête commence par une prière, qui peut se faire chez soi ou collectivement, à la mosquée, comme l’a rappelé dans un communiqué le président du CFCM, Mohammed Moussaoui. En cette période de crise sanitaire, le ministère de l’Intérieur a demandé à ses services de veiller à ce que ne soient pas autorisés les rassemblements dans les stades en plein air, comme cela a pu être occasionnellement le cas par le passé.

Fête en famille et zakat

Il appelle les mosquées à organiser, dans la journée de jeudi, « plusieurs services de prière », de « les espacer d’au moins 30 minutes pour éviter que les fidèles se croisent » et « d’aérer les salles après chaque service ». La Mosquée de Paris elle-même organisera deux prières, « pour tenir compte du risque d’affluence », a-t-elle indiqué.

L’Aïd est également l’occasion de repas de fête en famille, de visites rendues à ses proches et d’échanges de cadeaux. Le CFCM recommande pour cette année encore d' « éviter (…) les repas impliquant des personnes qui ne partagent pas le même foyer », les « accolades et les embrassades ». Les musulmans sont également invités à acquitter une aumône pour les pauvres, la zakat el-Fitr, fixée à 7 euros pour chaque membre d’un foyer.

La France compte entre cinq et six millions de musulmans pratiquants et non-pratiquants, selon les dernières études sur le sujet (Pew Research Center, institut Montaigne, Insee, Ined), ce qui fait de l’islam la deuxième religion du pays et de la communauté musulmane française la première communauté musulmane en Europe.