VIOLENCESUn appel aux juges lancé par une ministre après le féminicide

Femme brûlée vive à Mérignac : Un appel aux juges lancé par la ministre à l'égalité hommes-femmes

VIOLENCESElisabeth Moreno demande aux juges de France de considérer les violences conjugales comme des priorités dans leurs tribunaux
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

La mort de Chahinez, 31 ans, immolée par son ex-compagnon violent mardi près de Bordeaux suscite beaucoup de réactions. La ministre déléguée à l'Egalité femmes-hommes, Elisabeth Moreno, s'est adressé aux magistrats après ce drame. « J'ai envie de lancer un appel à tous les juges de France, qui ont compris combien ces drames intrafamiliaux étaient graves, pour leur dire de considérer toutes ces violences conjugales comme des priorités au sein de leurs tribunaux », a-t-elle déclaré sur RTL en réaction à ce meurtre particulièrement violent.

Pour la ministre, qui a dénoncé un « acte barbare », « il y a une prise de conscience très importante » au sujet des violences conjugales en France mais il faut poursuivre ce « changement culturel dans toute la société ».

Enrayer un « fléau »

« Je sais le rôle des forces de l'ordre et de la justice pour faire bouger les lignes. Je les interpelle car c'est ensemble que nous enrayerons ce fléau », a-t-elle poursuivi, jugeant que « l'arsenal judiciaire et les dispositifs existent » et qu'il « faut tout faire pour éviter ces drames ».

Le gouvernement a annoncé jeudi le lancement d'une mission d'inspection pour examiner comment cette mère de trois enfants a pu être brûlée vive devant son domicile par un mari violent qui avait été condamné et emprisonné il y a moins d'un an pour violences conjugales. « Nous aurons la réponse la semaine prochaine et nous tirerons chaque leçon sur ce qui s'est passé », a-t-elle assuré.

La ministre a appelé les femmes victimes à porter plainte. « Cela sert à quelque chose, la police entend ces cas. La parole se libère et il faut l'encourager. Il est dangereux de dire que cela ne change rien », a-t-elle ajouté. Elisabeth Moreno a par ailleurs affirmé que « tout était mis en oeuvre » pour que le 3919, numéro d'appel anonyme et gratuit pour les femmes victimes de violences, soit disponible 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 « à la fin du mois de juin ».