Corse : Un nouveau groupe armé baptisé « FLNC Magjhu 21 » annonce sa création
NATIONALISME•La procureure d’Ajaccio a indiqué qu’une enquête allait être ouverte et que le parquet national antiterroriste avait été « avisé »20 Minutes avec AFP
Quarante-cinq ans après la création du Front de libération nationale de la Corse (FLNC), un nouveau groupe armé, baptisé « FLNC Magjhu 21 » (mai 2021), a annoncé sa création mercredi. Se présentant comme rassemblant des « militants de toutes les composantes du FLNC » actuellement en sommeil, ce nouveau groupe armé a annoncé avoir décidé un « redéploiement tactique, dans l’attente de force par l’Etat français d’un véritable processus politique de règlement de la question nationale corse », lors d’une conférence de presse clandestine diffusée en partie par France 3 Corse.
Huit personnes cagoulées et vêtues de noire étaient présentes, armées de fusils-mitrailleurs et d’armes de poing. Durant cette conférence, tenue dans un lieu indéterminé, un communiqué de trois pages a été remis à France 3 Corse qui l’a rendu public sur son site internet.
« Voter pour les listes de candidats se réclamant du nationalisme »
Les militants dénoncent le fait que depuis le dépôt des armes annoncé par le FLNC en juin 2014, « l’État français n’a nullement envisagé un véritable transfert de souveraineté pour la Corse », en faute de l’accession au pouvoir des nationalistes en 2015.
Ce nouveau FLNC s’en prend également à l’union des partis nationalistes, Pè a Corsica, rassemblant Femu a Corsica, le Parti de la nation corse (PNC) et Corsica Libera, qu’il accuse d’avoir été incapables « de créer un rapport de force politique face à l’Etat » et de « mettre plus d’énergie dans la campagne permanente et l’électoralisme ». Le groupe appelle néanmoins les électeurs à « voter en conscience pour les listes de candidats se réclamant du nationalisme » aux territoriales.
« La Corse s’apparente à un bateau à la dérive »
« La Corse est aujourd’hui en danger. Elle s’apparente à un bateau à la dérive, livrée aux appétits financiers de quelques-uns (…) qui s’approprient les secteurs stratégiques avec l’aval de l’Etat et dans l’indifférence des élus », accuse le groupe qui dénonce également une « gangrène mafieuse » et la généralisation de la « vente et de la consommation de drogue », « lit de la mafia ».
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Cette annonce intervient quarante-cinq ans, jour pour jour, après la création du FLNC le 5 mai 1976 et alors que les quatre partis nationalistes de l’île ne sont pas parvenus à s’entendre et se présentent séparément aux élections territoriales de juin. Contactée par l’AFP, la procureure d’Ajaccio, Carine Greff, a indiqué qu’une enquête allait être ouverte et que le parquet national antiterroriste (Pnat) avait été « avisé ».