Vaccination en Ile-de-France : Pourquoi y a-t-il tant de créneaux disponibles au Stade de France ?
CORONAVIRUS•Depuis l’ouverture du vaccinodrome, le 6 avril, près de 36.000 personnes ont été vaccinés contre le Covid-19. Un rythme plus rapide qu'escompté mais le centre peine déjà à remplir tous les créneauxC.Po.
L'essentiel
- Le Stade de France a été transformé en centre de vaccination XXL contre le coronavirus.
- Si le rythme de vaccination est plus rapide qu’escompté, le centre peine à trouver de nouveaux candidats.
- La ville de Saint-Denis et le conseil départemental demandent un élargissement des publics cibles pour tenir compte des spécificités du département.
Le Stade de France est-il devenu un eldorado de la vaccination ? Tout au long de la journée de lundi et ce mardi jusqu’en milieu d’après-midi, des dizaines de rendez-vous étaient immédiatement accessibles sur Doctolib pour recevoir une première injection de Pfizer. En quelques clics, il était donc possible de s’inscrire le matin pour être vacciné l’après-midi. Seul impératif : faire partie des populations « cibles », c’est-à-dire avoir plus de 60 ans ou être porteur d’une comorbidité. « Ce n’est pas un phénomène nouveau, assure-t-on au conseil départemental de Seine-Saint-Denis. Chaque jour, nous avons des créneaux qui ne sont pas alloués et nous reportons les doses au lendemain. »
Mais en ce début de semaine, impossible de procéder ainsi car plusieurs flacons sont sur le point de se périmer : les doses doivent donc trouver preneur – et vite – pour ne pas être jetées. D’où l’ajout de nombreux créneaux en ce début de semaine. Un ajout qui coïncide avec une augmentation programmée de l’offre de rendez-vous grâce aux doses supplémentaires allouées par l’Agence régionale de santé d’Ile-de-France. Lors de son ouverture, le 6 avril dernier, les autorités tablaient sur 10.000 vaccinations par semaine, dont la moitié est réservée aux habitants de ce département. Trois semaines plus tard, près de 36.000 personnes ont reçu une dose de vaccin dans ce centre XXL, précise le consortium du Stade de France. Au cours de la seule dernière semaine, 14.000 injections ont été réalisées (environ 11.000 les deux premières semaines).
Élargir le public cible ?
Si cette montée en puissance ne pose pas de problème en matière logistique – le centre est dimensionné pour accueillir presque deux fois plus de patients – les candidats à la vaccination se font de plus en plus rares. Si bien que le département de Seine-Saint-Denis et la municipalité de Saint-Denis réclament un élargissement des publics cibles pour tenir compte des spécificités géographiques. « La Seine-Saint-Denis est le département le plus jeune de France, nous voyons très nettement un ralentissement de la demande, notamment parce que la population éligible est vaccinée », précise le conseil départemental. Dans ce département, le plus jeune de France, plus de 72 % des plus de 75 ans et 56 % des 70-74 ans ont effectivement reçu une dose du précieux sérum mais les statistiques baissent nettement pour la catégorie de 60-69 ans (21 %) qui ont accès aux vaccins depuis la mi-avril.
Pourtant, le constat est bien là : la plateforme téléphonique réservée aux habitants du département est moins sollicitée qu’au début du mois d’avril. Si bien que pour remplir les « trous », des personnes sur liste d’attente, « proches du public cible » mais n’en faisant pas partie, sont rappelées. Même constat sur Doctolib : les créneaux restent plus longtemps en ligne. « Peut-être est-ce parce que de nouveaux vaccinodromes ont été ouverts dans la région ou que les centres de proximité reçoivent plus de doses que les gens font moins le déplacement ? », s’interroge-t-on au sein du département.
Pas de gâchis de doses
Reste une question : des doses pourraient-elles être jetées cette semaine sans avoir trouvé preneur ? Non, répondent unanimement les sources sanitaires et le département. Si le Stade de France n’est pas affilié à Covidliste, la plateforme qui met en relation des centres à qui il reste des doses et des volontaires, les doses restantes sont attribuées, chaque soir, aux volontaires qui patientent devant le centre, des plus proches des publics cibles aux plus éloignés. Il y en aura peut-être simplement plus ce soir.