EMPLOIProman, l’un des leaders de l’intérim, a décidé de recruter… sur Tinder

Proman, l’un des leaders de l’intérim basé à Manosque, lance une campagne de recrutement sur… Tinder

EMPLOIL’entreprise d’intérim basée à Manosque propose, via la célèbre application de rencontres Tinder, 1.000 postes de logistique à pourvoir dans toute la France
Caroline Delabroy

Caroline Delabroy

L'essentiel

  • L’entreprise d’intérim Proman lance sur Tinder une campagne de recrutement.
  • Une façon de séduire de nouveaux profils et, au passage, de s’offrir un joli coup de projecteur.

Après Tik Tok l’été dernier, Twitch à Noël pour les préparatifs des cadeaux, la société intérim Proman lance une campagne de recrutement sur Tinder. A la clé, 1.000 postes à pourvoir dans le secteur de la logistique dans toute la France. « Nous sommes la première entreprise à proposer de l’emploi sur Tinder », se réjouit Roland Gomez, directeur général de cette entreprise familiale basée à Manosque, dans les Alpes-de-Haute-Provence, qui tient la dragée haute au trio de tête d’un marché tenu par Manpower, Adecco et Randstad.

A l’écouter, l’idylle ne peut être que parfaite avec l’application de rencontres, l’une des plus téléchargées en France. « Cela va nous permettre d’aller explorer un réseau, de rencontrer des personnes qui ne nous connaissent pas et n’ont pas l’habitude de passer par les réseaux habituels », explique-t-il, Et plus particulièrement des jeunes : l’audience revendiquée par Tinder est composée à plus de 50 % de la génération 18- 25 ans, suivis de près par les 25-34 ans, rappelle Proman.

« Colis solitaire recherche préparateur »

« Transpalette recherche manutentionnaire », « colis solitaire recherche préparateur de commandes », « une relation qui cartonne » et autres accroches : la campagne déroule les tons et les codes de Tinder pour inviter l’utilisateur à swiper et découvrir l’annonce. L’application, géocalisée, permet aussi de cibler les bassins d’emploi particulièrement en demande d’intérimaires, notamment la zone logistique de Saint-Martin-de-Crau, près d’Arles. « Malgré la conjoncture, on a du mal à recruter, indique Roland Gomez. Sans cesse, on essaie de trouver des canaux nouveaux. On innove, on joue notre rôle d’entreprise citoyenne d’élargir la capacité de ceux qui sont en recherche d’emploi. » Sur Tik Tok et Twitch, Proman a réussi à attirer 4.650 nouveaux candidats intérimaires.

Si « match » il y a, le candidat suit alors le parcours classique de recrutement. « On souhaite dans la plupart des cas rencontrer les candidats pour finaliser le contrat, former, accompagner », poursuit le directeur général de Proman, qui compte 400 agences en France et se distingue en cela des agences d’intérim 100 % digital, ces pure-players (Iziwork Gojob, Badakan…) qui bouleversent les pratiques. Car si Roland Gomez se défend de faire « une campagne de notoriété », cette campagne sur Tinder est malgré tout un joli coup marketing.

« Séduire les digital native »

Comme le souligne Alexis Jouan, auteur de l’étude Xerfi Precepta sur l’hypercroissance de l’intérim digital à l’horizon 2023, l’un des enjeux pour les entreprises d’intérim est de « concurrencer les pure players digitaux sur leur propre terrain (…) en s’adressant à des profils de candidats qui ne poussent généralement pas les portes des agences d’intérim. » « Ces entreprises de travail temporaire cherchent ainsi à séduire les nouvelles générations, des digital native par ailleurs de plus en plus enclins à se laisser tenter par le travail temporaire », avance-t-il. Selon cette étude, 40 % des jeunes de moins de 25 ans avaient déjà travaillé dans l’intérim en 2020. Un chiffre en hausse de 10 points par rapport à 2016.