Vendée : Mais qui est Imi, la trottinette électrique éco-responsable ?
ECOLOGIE•La start-up vendéenne Célérifère s’appuie majoritairement sur l’industrie locale pour fabriquer des trottinettes électriques avec des matériaux recyclablesDavid Phelippeau
L'essentiel
- Célérifère, une start-up vendéenne (à Dompierre-sur-Yon), a conçu une e-trottinette éco-responsable, baptisée Imi.
- Les mairies de Vertou, près de Nantes, et La Roche-sur-Yon en Vendée en ont commandé pour leurs collaborateurs.
Les mairies de Vertou en Loire-Atlantique et La Roche-sur-Yon en Vendée en ont déjà commandé pour leurs collaborateurs. Célérifère, une start-up vendéenne (à Dompierre-sur-Yon), a conçu une trottinette éco-responsable, baptisée Imi. Cet engin « fun et responsable » est fabriqué en circuit court par des prestataires locaux et est surtout éco-responsable.
L’idée de créer Imi – qui signifie « bon sens » en japonais – a commencé à germer dans la tête de Karim Tarzaïm (porteur du projet et co-fondateur de Célérifère) en 2011 alors qu’il désespère de ne plus pouvoir avancer dans des bouchons parisiens lors d’une journée neigeuse. Il essaie différents moyens de déplacement pendant plusieurs années et se résout finalement à investir dans une trottinette électrique en 2015. « J’ai alors découvert Paris en faisant tous mes déplacements avec elle. Je me suis vite rendu compte que cet engin avait un potentiel énorme. » Mais, sa trottinette « chinoise fabriquée par des Roumains » lui cause aussi pas mal de désagréments sur le plan technique. « Beaucoup de soucis pas toujours réparables… »
Une rencontre fortuite avec un fabricant sablais de planches de surf
Soutenu par son patron Charles Barreau, à la tête de DSO (entreprise de gestion de projet d’industrie) et président de l’association environnementale Ruptur Vendée, et entouré d’Amandine Tilmont pour le marketing et Laurent Buffet, fabricant de skates et planches de surf en bois aux Sables-d’Olonne, Karim Tarzaïm imagine alors un produit dont la priorité est l’éco-responsabilité. « Tout ce qui n’est pas éco-responsable, on le vire… », insiste-t-il. Avec une idée en tête : « Pouvoir la démonter facilement pour qu’elle soit réemployée, recyclée et revalorisée. »
Pour la conception, Karim bannit alors la colle, les soudages et la peinture. Il choisit de l’aluminium et l’inox, matériaux recyclables. C’est une usine aux Epesses en Vendée qui s’occupe de « tout l’usinage et la tôlerie ». Les poignées sont fabriquées avec des chutes de cuir d’un fabricant d’un produit de luxe, situé dans la région. Le plateau (deck) est en bois et fabriqué à Chantonnay (Vendée). L’anti-dérapant (sur le deck) est aussi respectueux avec « des microbilles en sable », et non du caoutchouc ou du plastique comme sur les trottinettes traditionnelles.
Plus chère oui, mais réparable
« On fait le maximum qu’on peut faire au niveau de l’éco-responsabilité et de la durabilité, mais le produit parfait n’existe pas », reconnaît toutefois Karim. La batterie est en effet fabriquée en Chine. « Il n’y a pas d’autres producteurs qu’eux », regrette-t-il. Elle est néanmoins démontable, rechargeable (avec une autonomie de 15 km) en trois heures et réparable en fin de vie. « Seules 15 % de la batterie ne sont pas recyclables. »
Le prix de cette trottinette électrique de 12,5 kg s’élève à 1.500 euros hors taxes. Plus chère forcément qu’un produit chinois ou américain. Mais, Imi est « réparable et respectueuse de l’environnement ». Destinée aux salariés des entreprises et collectivités, cette trottinette éco-responsable plaît aussi du côté des universités ( Nantes et Le Mans). Depuis sa commercialisation en début d’année, une vingtaine a été vendue.