ATTENTATDes hommages rendus à la policière tuée dans l’attaque à Rambouillet

Attaque terroriste à Rambouillet : Des hommages rendus dans toute la France à Stéphanie M., la policière assassinée

ATTENTATUne policière, mère de deux enfants, a été tuée au commissariat de Rambouillet, vendredi par un Tunisien de 36 ans radicalisé
Jean-Loup Delmas

J.-L.D. avec AFP

Un millier de personnes à Rambouillet et des policiers rassemblés devant les commissariats de plusieurs villes de France : ce lundi, des hommages ont été rendus à Stéphanie M., l’agente administrative assassinée vendredi par un Tunisien de 36 ans radicalisé.

Dans son discours prononcé sur les marches de l’Hôtel de Ville, la maire de Rambouillet Véronique Matillon a loué « la femme exceptionnelle » qu’était Stéphanie M. qui « a consacré sa vie » aux « autres ». A ses côtés, les filles et l’époux de la victime ainsi que les ministres Gérard Larcher, Gérald Darmanin et Marlène Schiappa. « Nous ne fléchirons pas devant une telle abomination », a promis l’édile qui a passé sa main avec compassion sur le dos de la plus jeune des filles de la victime, en larmes.

Un choc encore très présent

Trois jours après le choc, plus d’un millier de personnes ont salué la mémoire de Stéphanie M., même si « ça ne rendra pas leur mère à ses filles », soupire Claire Auber, retraitée de 72 ans. A l’appel notamment du syndicat Unité SGP Police, des fonctionnaires se sont également rassemblés lundi devant les commissariats dans plusieurs villes de France.

Devant l’hôtel de police de Marseille, une cinquantaine d’agents ont marqué leur soutien. Karine Apavou, membre du Syndicat national indépendant des personnels administratifs techniques, martèle : « On a toujours dit qu’on n’était pas assez valorisés, protégés. On aimerait être traités comme des fonctionnaires actifs », souligne celle qui appelle à une « réflexion » autour « de la protection des agents d’accueil ». « La police est une cible, on meurt d’être policier », tremble Linda Kebbab, déléguée nationale Unité SGP FO, devant le commissariat du IVe arrondissement de Paris.

L’assaillant abattu par la police

Lorsque Stéphanie M. regagne le commissariat après avoir régularisé le disque de stationnement de son véhicule, elle est agressée par un homme qui s'« engouffre derrière elle dans le sas » d’entrée, a décrit dimanche le procureur national antiterroriste, Jean-François Ricard. Il lui a alors porté deux coups de couteau « à l’abdomen et à la gorge » et selon des témoins, a crié « Allah Akbar ».

La fonctionnaire, qui n’était pas armée, est décédée sur place malgré l’intervention des pompiers. L’assaillant, abattu par un policier, a été identifié comme Jamel Gorchene, un Tunisien de 36 ans, à la radicalisation « peu contestable » et présentant « certains troubles de la personnalité », selon François Ricard, qui a décrit l’attaque comme « la 17e action terroriste islamiste commise en France depuis 2014 contre les forces de l’ordre ».

« Du combat engagé contre le terrorisme islamiste, nous ne céderons rien »

Vendredi et samedi, quatre personnes ont été placées en garde à vue : le père de Jamel Gorchene, qui habitait avec lui à Rambouillet, un couple habitant dans le Val-de-Marne qui le domiciliait administrativement et un autre cousin. Dimanche, un autre de ses cousins a également été placé en garde à vue. Le couple a été relâché dimanche en fin de journée « sans poursuite à ce stade », selon une source judiciaire.

Jamel Gorchene, chauffeur-livreur, était dépourvu de casier judiciaire et inconnu des services de renseignement et de la justice. Mais son mode opératoire correspond aux appels récurrents du groupe Etat islamique (EI) à s’attaquer aux forces de l’ordre. Cette attaque a replacé la menace terroriste au sommet de l’agenda politique.

« Du combat engagé contre le terrorisme islamiste, nous ne céderons rien », a tweeté vendredi Emmanuel Macron qui a rendu visite samedi à la famille de la victime, « très bouleversée et très digne » a déclaré l’Elysée.