SECURITEUne collaboration avec la psychiatrie pour lutter contre le terrorisme ?

Lutte contre le terrorisme : Nuñez prône un « meilleur partage d’informations » avec la psychiatrie

SECURITEIl estime aussi que certains individus ayant des troubles psychologiques à un moment de leur vie peuvent être plus influençables et plus perméables à ce genre de thèse
20 Minutes avec AFP

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L’attaque de Rambouillet par un assaillant présentant des « troubles de la personnalité » a poussé le coordonnateur national du renseignement à réagir. Laurent Nuñez souhaite qu’il y ait un « meilleur partage d’informations » entre les services de renseignement et de la psychiatrie, afin de lutter plus efficacement contre le terroriste. « Nous travaillons avec le monde de la psychiatrie, il y a des réflexions qui sont en cours », a-t-il expliqué sur France Inter.

Quand un individu « manifestement est sous l’emprise de la radicalisation religieuse, (…) consulte un psychiatre et fait état par ailleurs de troubles psychiatriques, on a la faiblesse de penser (…) qu’il serait utile peut-être que des services de renseignement puissent bénéficier » de ces informations, a ajouté l’ancien directeur général de la sécurité intérieure (DGSI).

Les préfets informés

« Certains individus, qui peuvent être fragiles, avoir des troubles psychologiques à un moment de leur vie, sont sans doute plus influençables et plus perméables à ce genre de thèse et nous serions bien irresponsables de ne pas nous attaquer à ce problème », a-t-il ajouté.

Le projet de loi antiterroriste présenté mercredi par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin propose que les préfets, responsables du suivi des personnes radicalisées dans leur département, soient désormais également destinataires des informations relatives à leur prise en charge psychiatrique.

« Des troubles de comportement » chez l’assaillant

Jamel Gorchene, le Tunisien qui a tué au couteau vendredi Stéphanie M., agente administrative au commissariat de Rambouillet (Yvelines), avait bénéficié à sa demande de deux consultations psychiatriques les 19 et 23 février, sans qu’elles débouchent sur une hospitalisation ou un traitement.

Son père, actuellement en garde à vue avec deux cousins de l’assaillant, avait constaté « des troubles de comportement chez son fils en début d’année », selon le procureur national antiterroriste Jean-François Ricard, et des membres de sa famille en Tunisie ont évoqué une « dépression ».