Côtes d’Armor : Un cocktail molotov lancé sur le chantier d’un parc éolien contesté
CONTESTATION•Le maire de la commune d'Erquy a lancé un appel au calme
Camille Allain
Un acte d’intimidation ? Dans la nuit de vendredi à samedi, un engin explosif de type cocktail molotov a été lancé à Erquy sur le chantier du parc éolien de la baie de Saint-Brieuc, dans les Côtes d’Armor. C’est un agent de sécurité qui était présent sur place qui a reçu le projectile à ses pieds. Il n’a pas été blessé et a pu éteindre le feu rapidement. D'après Ouest-France, l’engin avait été conçu dans une canette de bière et n’aurait fait que des dégâts matériels au sein de la base vie de RTE. L’entreprise va porter plainte.
Cet acte a été condamné par le maire de la commune d’Erquy Henri Labbé, qui a lancé un appel au calme, précise Ouest-France. Début février, l’élu et sa majorité s’étaient justifiés d’avoir autorisé le passage des câbles sur la plage du Caroual, où est installée la base-vie, expliquant avoir épuisé leur recours, et cédé face à la pression économique de RTE pour autoriser ce projet très contesté.
Un projet très contesté par les pêcheurs
Très divisée sur ce projet, l’équipe municipale ne voit pas d’un très bon œil l’arrivée de ces deux câbles de 225.000 volts qui relieront les 62 éoliennes qui doivent être installées à 16 km au large du cap Fréhel. Le parc éolien, dont les travaux doivent démarrer en mai, est très contesté par plusieurs associations environnementales et surtout par les professionnels de la pêche, dans ce secteur très touristique bien connu pour ses coquilles Saint-Jacques.
Il devrait être mis en service fin 2023 et offrir une puissance de 496 Mégawatts censée produire l’équivalent de la consommation électrique annuelle de 835.000 habitants. Il sera exploité par le promoteur Ailes Marines, filiale de l’espagnol Iberdrola. « Ce parc sera un nouveau cœur électrique pour la Bretagne, a déclaré la ministre. L’avenir passe par l’éolien en mer, dans lequel nos voisins comme l’Allemagne, les Pays Bas, le Danemark et la Suède se sont déjà massivement engagés », avait expliqué la ministre de la Transition énergétique Barbara Pompili. Cela fait neuf ans que le délégataire a été désigné.