TOURISME« Désaccord » entre Marseille et la métropole sur la stratégie touristique

Marseille : « Désaccord profond » entre la ville et la métropole sur la stratégie touristique

TOURISMELa mairie de Marseille craint une situation de « surfréquentation » touristique
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

L'essentiel

  • La mairie de Marseille souhaite réduire la promotion de la ville face au risque de surfréquentation touristique cet été.
  • A l’inverse, l’office métropolitain de tourisme prévoit plus d’un million d’euros d’opérations publicitaires pour promouvoir la ville.

Quelle stratégie touristique pour Marseille cet été ? Craignant « une très forte fréquentation […] voire une situation de surfréquentation » touristique à Marseille cet été, la municipalité a appelé mercredi à réduire la promotion de la ville, affichant son « désaccord profond » avec l’Office du tourisme de la métropole.

« Il faut amplifier les moyens dévolus à l’accueil des touristes et réduire ceux dévolus à la promotion de la ville », a insisté l’adjoint au maire au tourisme durable, Laurent Lhardit, lors d’une visioconférence, en regrettant que l’office métropolitain du tourisme (OMT) ait prévu de dédier « plus d’un million d’euros à des opérations de publicité ou pour des salons » afin de vendre la destination marseillaise.

Pour la municipalité, dirigée depuis juin par le Printemps Marseillais, la priorité devrait être mise sur l’accueil et l’information des touristes. « Il ne s’agit pas de limiter l’accès à Marseille mais de diversifier les lieux d’accueil », a expliqué Laurent Lhardit, estimant à « une centaine » le nombre d’agents qu’il faudrait former et recruter.

Parcours touristiques alternatifs

Répondant à ces critiques, le président de l’OMT, Marc Thepot, a précisé que « la stratégie de l’Office visait seulement à promouvoir la destination Marseille sur les "ailes" de saison, et notamment sur le mois de septembre ».

Et face à ce problème de la surfréquentation des mois de juillet et août, l’OMT « a développé des parcours touristiques alternatifs dans la ville, pour éviter les sempiternels sites de Notre-Dame de la Garde et des Goudes », le dernier quartier au sud de Marseille, à l’entrée des calanques, a insisté Marc Thepot. Celui-ci a en outre déploré que « les six élus du Printemps Marseillais mènent une politique de la chaise vide » au conseil de l’Office.

Démarketing des calanques

S’attendant à « une fréquentation équivalente voire supérieure » à celle de l’été 2020, quand Marseille avait largement bénéficié d’un tourisme franco-français en raison de l’épidémie de Covid-19, la municipalité espère détourner les visiteurs des calanques ou de la « Bonne Mère », « ces points chauds qu’il faudrait tiédir », a expliqué Laurent Lhardit.

Courant mai, la ville va présenter un projet, baptisé « L’Eté marseillais », qui détaillera des mesures destinées à gérer cet afflux saisonnier. Si depuis le 1er janvier l’OMT est géré par la métropole Aix-Marseille-Provence et non plus la ville, « c’est bien la ville qui reste l’autorité organisatrice de la saison touristique à Marseille », a insisté l’élu.

Face à la surfréquentation touristique, le Parc national des calanques, qui inclut plusieurs des calanques de Marseille, a déjà entamé cette année une cure de « démarketing », afin notamment d’encourager les visiteurs à aller voir d’autres espaces naturels proches.