NUISANCESL’Etat va racheter les maisons trop proches de l’aéroport de Nantes

Aéroport de Nantes : L’Etat va racheter les maisons de certains propriétaires trop exposés au bruit

NUISANCESLe droit de délaissement et l’aide à la revente, deux dispositifs à destination de certains propriétaires riverains de Nantes-Atlantique, entrent en vigueur
Julie Urbach

Julie Urbach

L'essentiel

  • Trois ans après l’abandon du transfert de l’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, deux dispositifs vont être mis en place.
  • Il s’agit du droit de délaissement et de l’aide à la revente, des accompagnements financiers pour les propriétaires trop exposés aux nuisances.

Plus de trois ans après l’abandon du transfert de l’aéroport Nantes-Atlantique à Notre-Dame-des-Landes, l’Etat vient d’annoncer, ce mardi, l’entrée en vigueur de deux mesures particulièrement attendues par les élus et les riverains des communes des alentours. Il s’agit du droit de délaissement et de l’aide à la revente, à destination de certains propriétaires (qui ont acquis leur logement entre le 31 décembre 2010 et le 17 janvier 2018) qui n'en peuvent plus de subir le bruit des avions.

Le premier de ces droits d’accompagnement, décrits comme « exceptionnels », sera réservé aux riverains situés là où les nuisances aériennes sont les plus fortes (62 décibels et plus). Le ministère des Transports et la Direction générale de l’aviation civile ont estimé à 48 le nombre de propriétaires éligibles, à Saint-Aignan et Bouguenais, qui pourront tout simplement demander à l’Etat de racheter leur maison. « Le prix d’achat doit compenser l’éventuelle moindre plus-value ou dépréciation de leur propriété en raison du maintien de l’aéroport sur le site de Nantes-Atlantique », précise l’Etat.

Compenser la perte de valeur

L’autre mesure, l’aide à la revente, va concerner davantage de propriétaires, plus d’un millier, résidents de Saint-Aignan, Bouguenais, mais aussi Rezé. Cette fois, l’Etat s’engage à compenser le manque à gagner d’un propriétaire qui réussirait à vendre son bien immobilier, mais à un moindre prix en raison de sa localisation. A noter que le dispositif aura un effet rétroactif puisqu’il concerne aussi les ventes intervenues depuis le 17 janvier 2018, date de l’annonce de l’abandon du transfert.

L’Etat, qui parle de mesures « sans précédent » à l’échelle nationale, précise que « 18 millions d’euros ont déjà été consacrés à l’aide à l’insonorisation de près de 1.250 logements riverains de l’aéroport ». Mais d’autres mesures sont toujours attendues localement, et notamment un soutien pour le déplacement des établissements scolaires ou encore la régulation du trafic aérien avec l’instauration d’un couvre-feu.