Rennes : Un journaliste afghan entre en clandestinité pour éviter l’expulsion
PRESSE•Assigné à résidence dans un foyer pour demandeurs d’asile à Rennes, Elyaas Ehsas est menacé de mort par les talibans dans son paysJ.G. avec AFP
«J’ai décidé de ne pas respecter la loi pour sauver ma vie ». Assigné à résidence dans un foyer pour demandeurs d’asile à Rennes, le journaliste afghan Elyaas Ehsas a décidé d’entrer en clandestinité pour éviter une expulsion vers son pays où il est menacé de mort par les talibans. « Je vais disparaître pendant dix-huit mois et ensuite, je demanderai l’asile en France », a-t-il indiqué.
Elyaas Ehsas, qui travaillait dans son pays pour une chaîne de télévision, appartient à la communauté Hazara, une communauté chiite discriminée et ciblée par les talibans sunnites. La préfecture lui avait demandé de réaliser un test PCR lundi, ce qui laissait augurer d’une expulsion vers la Suède, où il est sur le coup d’une mesure d’expulsion vers l'Afghanistan. Il devait également pointer mardi après-midi à la police aux frontières mais il a décidé de ne pas s’y rendre, de crainte d’être placé en centre de rétention puis expulsé.
Il devrait pouvoir déposer une demande d’asile en 2022
« Il a décidé de vivre et de ne pas prendre le risque de se retrouver assassiné par des talibans dans quelques mois à Kaboul », a expliqué son avocat Clément Père car « chaque mois, ses confrères sont assassinés en Afghanistan ». En exil depuis 2015, Elyaas Ehsas est arrivé en France à l’automne 2020. Selon son avocat, il devrait pouvoir déposer une demande d’asile en France en avril 2022. « La France a une position plus protectrice et plus en accord avec la situation en Afghanistan. Je n’ai pas trop de doute sur le fait que le juge français de l’asile le protégera », a estimé Clément Père.
Plus de 27.000 personnes ont signé une pétition lancée par la Fédération internationale des journalistes (FIJ), exigeant « l’arrêt immédiat de la procédure d’expulsion » et la protection d’Elyaas Ehsas au nom du droit d’asile.