Virelangue, porte-biberon et carré de soleil... Nos initiatives préférées de la semaine
RATTRAPAGE•Comment ça, on ne parle que des trains qui arrivent en retard? Voici sept initiatives en avance sur leur temps repérées par la rédaction de 20 Minutes cette semaineLaurent Bainier
Le printemps est arrivé, la belle saison. Le printemps est arrivé, ne sors pas de ta maison! Il ont raison Michel Fugain et Jean Castex : restez au chaud et savourez notre sélection des meilleures initiatives de la semaine. Si vous voulez en recevoir d’autres dans votre boîte mail tous les mercredis, inscrivez-vous. Ca ne prend que quelques secondes…
Envolée de bois vert à Ploërdut
La start-up brestoise EcoTree rachète des friches à reboiser pour les replanter en proposant à qui le souhaite d’investir dans les arbres mis en terre. « L’enjeu est de donner une seconde vie à ces forêts tout en sensibilisant la population », souligne Annabelle le Corfec, directrice de l’innovation chez EcoTree. Pour les particuliers, c’est l’occasion de se constituer un patrimoine. Pour des entreprises, un moyen de réduire l’impact CO2 de leur activité. Et pour les riverains des parcelles rachetées, le bonheur de voir reverdir des forêts délaissées par leur précédent propriétaire.
C’est le cas à Ploërdut près de Pontivy (Morbihan). A l’abandon, la forêt va faire l’objet d’un vaste programme de reboisement, porté par le fournisseur de gaz et électricité Ovo Energy France qui va financer la plantation d’ici 2022 de 60.000 arbres, notamment du chêne sessile ou du pin sylvestre. « On essaie à chaque fois de favoriser le mélange des essences avec des feuillus et des résineux. Reboiser une forêt demande du temps, c’est un travail qui se fait sur la durée avec nos partenaires », indique Annabelle Le Corfec.
Mandelieu-La Napoule filtre les clopes
Mandelieu-La Napoule avait déjà installé des filets anti macro-déchets sur les berges de la rivière qui parcourt son territoire. Elle s’attaque désormais aux déchets plus petits, que l’eau rejette directement sur sa plage. Notamment les mégots, que les fumeurs abandonnent sur les trottoirs et qui finissent dans le sable, la mer, l’estomac des poissons… C’est Pollustock, une société installée sur son territoire qui a inventé les filets aux mailles fines qui équiperont douze exutoires, directement sur les plages. Les déchets entraînés jusque-là par l’écoulement des eaux sont ainsi bloqués et vidés régulièrement. « C’est un projet vertueux pour l’environnement et pour l’économie locale », vante le maire de la ville, Sébastien Leroy.
Beem rayonne avec ses petits panneaux solaires
« C’est une philosophie du premier pas, qui peut permettre d’aller plus loin », estime Ralph Feghali, l’un des trois cofondateurs de Beem. Cette jeune pousse nantaise connaît actuellement un beau succès avec ses panneaux solaires carrés de petite taille (70 cm de côté) à installer soi-même.
Peu onéreux, « chaque kit (qui comprend quatre panneaux, soit 300 W) permet en moyenne de produire l’équivalent de celle d’un frigo, d’une box Internet, d’un ordinateur portable et de cinq ampoules LED, soit entre 60 et 80 euros d’économie chaque année, environ 14 % de la consommation hors chauffage d’un foyer de trois personnes », détaille Ralph Feghali, qui assure qu’il ne s’agit pas d’un « gadget ». La start-up, qui prévoit de passer de 10 à 20 salariés, espère écouler « plusieurs milliers » de ses panneaux d’ici à la fin de l’année.
Prête pour le festival de canettes
En 2019, elle avait lancé La Robe du vin, une entreprise spécialisée dans les étiquettes explicatives pour amateur de vin. Mais la crise sanitaire a mis à mal ses projets de business. Qu’à cela ne tienne… La sommelière rennaise Brigitte Després a rebondi sur le marché du vin en canette. Elle lance ces jours-ci une box de vins biologiques. Si les ventes explosent aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne, le vin en canette peine encore à se faire une place en France.
La canette n’altère pourtant en rien le goût du vin, selon elle et contient pile ce qu’il faut pour une dégustation. « Cela fait deux verres, un format parfait pour la découverte », souligne Brigitte Després, estimant aussi que ce contenant est dans l’ère du temps. « La consommation de vin a changé, les gens boivent désormais de manière plus raisonnée et privilégient la qualité », ajoute-t-elle. La qualité de ses vins sera d’ailleurs jugée cet été à l’occasion du championnat du monde des vins en canettes qui se tiendra du 20 au 22 juillet en Californie.
En Afrique, Claude Cazes se lance dans un marathon du médoc
Claude Cazes boucle les derniers préparatifs, avant le grand départ. A la fin du mois, l’aventurier héraultais démarrera une marche de 6.000 kilomètres le long du Nil. Au fil de son long parcours, l’ancien militaire offrira à des ONG locales des plaquettes de cachets contre le paludisme, la diarrhée ou encore la fièvre, mais aussi des sommes d’argent. « Je ne pouvais pas prendre tous les médicaments que j’aurais souhaité leur livrer, pour des raisons de douanes, mais aussi de poids, et d’encombrement, dans le sac », note Claude Cazes. Et « lorsque les ONG m’ont expliqué qu’elles payaient ces médicaments beaucoup moins cher », l’aventurier s’est résigné à ouvrir, en parallèle, une collecte de fonds, pour qu’elles puissent s’en procurer elles-mêmes.
Le long du Nil, son expédition devrait durer environ six mois. « J’ai calculé que je ferai environ 37 km par jour, confie Claude Cazes. Mais ça peut finalement être un peu plus court. Ou un peu plus long, selon ce que je vais rencontrer sur mon chemin. »
Le porte-biberon qui transforme l’essai
Il y a onze ans, un accident au cours d’un match de rugby transformait le destin de Tony Moggio. Devenu tétraplégique, le sportif devait réinventer sa vie. Tour à tour écrivain, conférencier ou auteur d’exploits sportifs, comme la traversée du golfe de Saint-Tropez en juin 2019, il est aujourd’hui inventeur. A son actif, le porte-biberon « Gianni », du nom de son premier enfant, né en juillet dernier.
« Déjà que je ne peux pas changer les couches de mon fils ou lui donner le bain en sécurité, je voulais au moins pouvoir lui donner le biberon », explique Tony Moggio. Faute de trouver l’accessoire approprié, l’ex-talonneur a décidé de le créer. Au bout d’une dizaine de prototypes montés avec son partenaire, l’entreprise Albatros, le produit fini propose une poignée « à (s)on handicap, mais aussi aux personnes souffrant d’arthrose aux mains ou encore à certains hémiplégiques. » Il est en vente depuis lundi sur la boutique en ligne de l’ancien rugbyman.
Que lit Lili sous ces îles-là ? Lili lit Casse-Bouche
Un virelangue, c’est une de ces phrases qu’on peut difficilement prononcer sans fourcher, comme l’intertitre de cette partie (normalement, Lili lit l’Iliade, mais bon…) ou la classique interrogation sur les chaussettes de l’archiduchesse. De ces phrases imprononçables, la Toulousaine Hanaé Lecasio a fait un livre, Casse bouche, bienvenue au pays du rire, qu’elle vend pour la bonne cause puisqu’une partie des bénéfices ira à l’Association générale étudiante de Midi-Pyrénées.
« Il ne faut pas s’attendre à de la littérature, avoue Hanaé Lecasio sans souci. Le but, c’est qu’on le sorte en soirée et qu’on passe un bon moment. Avec les virelangues, on bafouille, et ça finit immanquablement en fous rires. Répétez de plus en plus vite "Pruneau cuit, pruneau cru"… À un moment, ça dérape ! »