MILITANTISMEOlivier Faure dénonce une « dérive » de l’Unef

Unef : Olivier Faure dénonce une « dérive » du syndicat et une « instrumentalisation » par le gouvernement.

MILITANTISMELe premier secrétaire du PS s'exprimait sur la polémique liée à l’organisation de réunions « non mixtes »
20 Minutes avec AFP

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Le Premier secrétaire du PS Olivier Faure a dénoncé mercredi la « dérive » du syndicat étudiant Unef dans sa lutte anti-raciste, mais aussi « l’instrumentalisation » de la polémique par le gouvernement.

« Je ne me reconnais pas dans ce que fait l’Unef aujourd’hui, il y a une dérive incroyable sur un sujet comme le racisme », a critiqué au micro de Sud Radio le député de Seine-et-Marne, tout en soulignant que le PS n’a « plus de liens organiques avec cette organisation depuis des années ».

Le syndicat étudiant de gauche, déjà en proie à des crises profondes, est englué dans une polémique liée à l’organisation de réunions « non mixtes racisées », qui divisent au sein de la classe politique.

« Un syndicat, il a une vocation universelle »

« Ces réunions non mixtes, elles sont problématiques parce que dans le cadre syndical. Or, un syndicat, il a une vocation universelle », a insisté Olivier Faure. « La question, ça n’est pas de séparer, c’est au contraire de fédérer l’ensemble du milieu étudiant sur la lutte contre les discriminations », a-t-il souligné, car le « danger derrière ces réunions non mixtes, c’est l’idée que sont légitimes à parler du racisme les seules personnes qui en sont victimes. Or il faut au contraire faire partager ce message parce que c’est notre commune humanité qui est en jeu ».

« Une instrumentalisation complète de la part du gouvernement »

Mais il a critiqué aussi « une instrumentalisation complète de la part du gouvernement », notamment de la part de Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Education, qui a mis en garde contre une pente « fasciste » à l’Unef.

« Les mots ont un sens, c’est pas parce que vous faites une réunion non mixte que vous êtes un fasciste, il faut quand même pas exagérer », lui a reproché le patron du PS. « S’il y a des fascistes dans ce pays, ce sont celles et ceux qui, maintenant, appellent au meurtre, au viol de cette présidente de l’Unef », a-t-il ajouté.

Dans une résolution de son bureau national publié mardi soir, le PS s’est opposé à la dissolution du syndicat. Le parti socialiste, tout en condamnant « les dérives de l’Unef », « les assignations identitaires et toute forme d’essentialisation », écrit aussi qu’il n’est pas « dupe de la stratégie de la droite et de l’extrême droite qui mènent une croisade réactionnaire qui prend pour cible les victimes des discriminations ».