Meurtre de Magali Blandin : « Personne n’aurait pu imaginer qu’il pouvait aller jusque-là », selon l’avocat de la famille de la victime
MEURTRE•La mère de famille de 42 ans a été tuée le 11 février sur le palier de son appartement à Montfort-sur-MeuC. A. avec AFP
On avait beaucoup entendu la parole de la défense ces derniers jours. Mardi, l’avocat William Pineau a porté la voix de la famille de Magali Blandin, retrouvée morte samedi matin à moins de deux kilomètres du domicile de son mari Jérôme Gaillard. Ce dernier, dont elle était séparée depuis le mois de septembre a reconnu l'avoir tuée avec une batte de base-ball le 11 février devant son appartement de Montfort-sur-Meu, près de Rennes (Ille-et-Vilaine). L’avocat a évoqué « l’emprise » du mari sur le couple et ses quatre enfants. « Il a froidement, longuement et méticuleusement organisé l'exécution de sa femme ». Mais même « en imaginant le pire du potentiel inquiétant de Jérôme Gaillard, personne n’aurait pu imaginer qu’il pouvait aller jusque-là », a relativisé Me Pineau, qui défend les parents et la sœur de la quadragénaire.
Cette déclaration vient comme une réponse aux critiques entendues autour d’une mauvaise protection de la victime, qui avait porté plainte pour violences conjugales. « Magali Blandin a été victime à bien des égards et sous bien des aspects », mais ce serait « trop simple de réduire le sujet à cela », a-t-il nuancé. « Mes clients ne se plaignent pas de cette décision », a indiqué le conseil en rapport à cette plainte classée sans suite. L’avocat a estimé que ce meurtre ne résultait pas « d’un enchaînement fatal de violences habituelles » mais plutôt « d’une résolution individuelle personnelle réfléchie » de la part du mari.
« Si jamais je devais retourner au domicile familial, venez me chercher ».
Selon l’avocat, la famille avait eu « récemment » la confidence de ce que l’ambiance au sein du couple s’était « terriblement tendue depuis que Magali Blandin avait manifesté des volontés d’indépendance ». Cette dernière avait évoqué « des inquiétudes diffuses » quant à l’agressivité dont pourrait faire preuve son mari. « Si jamais je devais retourner au domicile familial, venez me chercher », aurait-elle lancé à sa famille.
Mis en examen pour meurtre par conjoint, Jérôme Gaillard a expliqué à son avocat « qu’il n’avait pas supporté que Magali le quitte ». Il avait d’abord versé 20.000 euros à des Géorgiens, également mis en examen pour tentative de meurtre en bande organisée, avant de tuer lui-même la mère de ses quatre enfants, âgés de 4 à 14 ans.