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Manifestation calme contre le racisme et les violences policières

Plusieurs milliers de personnes dans la rue contre le racisme et les violences policières

MANIFESTATIONUn collectif d’associations réclame notamment que la loi Sécurité globale ne voie pas le jour
Benjamin Chapon

B.Ch. avec AFP

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté dans le calme et sous le soleil samedi à Paris et dans quelques villes de province, contre le racisme et les violences policières. « Une manifestation qui s’est déroulée dans le calme, avec un objectif de 5.000 à 10.000 personnes. On peut dire que l’objectif est atteint », a déclaré à l’AFP, Emmanuel Vire, secrétaire général du Syndicat national des journalistes CGT.

« Liberté, égalité, éborgné », « Floutage de gueule, démocratie floutée » ou « Racisme, violences policières, pénitentiaires et judiciaires, impunité : Stop aux crimes d’état », « Darmacron tuent nos libertés », pouvait-on lire sur les pancartes des manifestants. Un important dispositif policier a accompagné le défilé, parti la station de RER Luxembourg pour s’achever place de la Bastille. Selon la Préfecture de police, 3.500 personnes ont participé au défilé parisien.

Un collectif et de nombreux mots d’ordre

Cette manifestation était organisée à l’appel de plusieurs collectifs, dont le Réseau d’Entraide Vérité et Justice, la Marche des Solidarités, la Coordination #StopLoiSécuritéGLobale ou des associations de soutien aux sans-papiers. « Stop au racisme et aux violences policières, carcérales et judiciaires ! Stop à l’impunité ! Vérité et Justice pour toutes et tous ! Pas de justice, pas de paix ! », a écrit dans un communiqué le collectif à l’origine de l’appel à manifester.

Les manifestants réclamaient notamment la suspension immédiate des agents mis en cause pour violences ou homicides et la suppression des propositions de lois « sécurité globale » et « séparatisme ».

Des témoignages de victimes de violences policières ont été diffusés. Assa Traoré, devenue l’une des voix importantes de la lutte contre les violences policières depuis la mort de son frère Adama en 2016, a listé les exigences des manifestants, notamment « la fin des contrôles d’identité permanents », la suspension des policiers accusés de racisme et « l’interdiction des techniques d’étouffement ».

« Dans le pays des libertés, on n’a pas le droit de tuer. Ne nous tuez pas, on n’a pas mérité ça », a déclaré Christian Chouviat, le père de Cedric, mort à la suite d’un contrôle policier en janvier 2020.

Une loi dans le viseur

Parmi les cibles des manifestants figurait également la proposition de loi LREM sur la « sécurité globale », adoptée jeudi en première lecture par le Sénat, à majorité de droite, qui l’a largement réécrite, avec notamment un nouvel article 24 créant un délit de « provocation à l’identification » des policiers.

Maintenue malgré les mesures de confinement annoncées par le gouvernement dans certains départements, dont ceux de l’Île-de-France, la manifestation s’est achevée place de la Bastille.

Des rassemblements ont été organisés dans d’autres villes, notamment à Lyon, à Lille et à Rennes, où quelque 400 personnes ont défilé dans le centre-ville, derrière les banderoles « Cacher les violences policières ne les feront pas disparaître », ou « L’État tue ». Parmi les manifestants Awa Gueye, sœur de Babacar, mort à la suite de tirs de la police en 2015, et les proches de Maëva, tuée par une voiture de police sur un passage pour piéton (accident de la route) en 2020.