Porcelaine d'huîtres, ballon vert et bon plan en zinc... Nos initiatives préférées de la semaine
RATTRAPAGE•Comment ça, on ne parle que des trains qui arrivent en retard? Voici sept initiatives en avance sur leur temps repérées par la rédaction de 20 Minutes cette semaineLaurent Bainier
Comme des millions de Français, vous avez besoin d’un peu de réconfort depuis les annonces d’hier? Voici notre sélection des meilleures initiatives de la semaine. Si vous voulez en recevoir d’autres dans votre boîte mail tous les mercredis, inscrivez-vous. Ca ne prend que quelques secondes…
Le zinc parisien vous attend
Alors que les toits de Paris sont en lice pour figurer au patrimoine mondial de l’Unesco, Constance Fichet-Schulz, une Parisienne de 36 ans, récupère, elle, le zinc pour en faire des objets gravés décoratifs. « Un jour en travaillant avec une doreuse qui m’a montré un plan sur une feuille d’or, j’ai trouvé ça magnifique, explique la fondatrice de La Fabrique de Génies. Je cherchais un autre support pour ce même plan de Paris et en rentrant chez moi, au cinquième étage, j’ai vu le reflet de la tôle de zinc ».
Grâce une opération de crowdfunding lancée en octobre, Constance Fichet-Schulz, a pu entamer la première production de 200 exemplaires. Mais elle ne compte pas s’arrêter là et doit prochainement initier la seconde série de productions et une nouvelle collection mettant à l’honneur les arrondissements parisiens.
Le plastique, c’est une fantastique odyssée
Il a quitté sa cale sèche, mardi, pour être remis à flot. Le Plastic Odyssey, spécialisé dans le recyclage des déchets plastiques récupérés dans les ports, appareillera, en juin, pour un tour du monde de trois ans, composé de trente escales. A son bord, une dizaine de machines (trieur, broyeur, extrudeuse, presse hydraulique) open source permettent de transformer les déchets plastiques en tuyaux, tuiles, briques ou encore en carburant.
Lors des escales, grand public comme entrepreneurs pourront tester des process sur les machines avant de les développer à terre, en créant pourquoi pas de micro-usines de recyclage. « L’idée est de planter une graine localement à chaque fois. Ces machines, peu chères – quelques milliers à dizaines de milliers d’euros – sont très simples à fabriquer. Nous souhaitons devenir, en quelque sorte, le Wikipedia du plastique. », souligne Simon Bernard, le jeune cofondateur de l’exploration Plastic Odyssey.
Un coup de pot pour les plantes abandonnées
Junglit, c'est de la deuxième main verte. Comme Vinted, l’application pensée à Montpellier permet de vendre ou d’échanger les produits dont on ne veut plus pour faire de la place sur ses étagères. Sauf qu’ici, ce ne sont pas des vêtements qu’on propose aux internautes mais des plantes, des graines, des boutures… L’idée a germé dans la tête d’Emilie Besançon, passionnée et collectionneuse de plantes. « J’ai fait quelques recherches pour savoir si un "Bon coin" des plantes existait. Mes recherches ayant été infructueuses, j’ai créé cette application ! »
La start-up a bouclé mardi avec succès sa campagne de financement participatif, sur Ulule : près de 6.000 euros ont été récoltés par Junglit, plus de deux fois plus que l’entreprise avait prévu. Son appli sera disponible samedi sur tous les smartphones.
Avec ses ballons écoresponsables, Rebond ne manque pas d’air
Elle sort cette semaine cinquante ballons pour le PSG mais elle est installée à Nantes. La marque Rebond s’est spécialisée dans la production de ballons écoresponsables, comme ceux qu’elle a conçus pour le Paris Saint-Germain à base de maillots historiques du club non vendables. « Il faut 2 h 30 à 3 heures de travail sur chaque ballon, explique Simon Mutschler, cofondateur avec Louis Guillizzoni de l’entreprise SG Ball dont Rebond assure la recherche et développement.. Chaque morceau de maillot est cousu main sur le cuir qui est en dessous. […] Le milieu du sport a un gros pouvoir de sensibilisation, on a fait du ballon un vrai porte-parole pour sensibiliser le plus grand de monde possible à l’écoresponsabilité. »
Pour leur entreprise, qui compte désormais huit salariés, les deux entrepreneurs foisonnent d’idées. En plus « des ventes éphémères » avec des clubs et des marques de vêtements, ils ont lancé fin 2019 un ballon écoresponsable qui retrace l’histoire du FC Nantes. 500 sont écoulés en quelques jours. 1.500 au final seront vendus. Avec toujours la même devise derrière la fabrication : « Des ballons bien goalés à l’extérieur mais aussi à l’intérieur. »
Comme une huître dans un magasin de porcelaine
Depuis 2018, Philippe Gaboriau et ses deux associés cherchent des débouchés à la coquille d'huître. C’est finalement dans la création de porcelaine qu’ils ont trouvé le réemploi le plus original. La pâte, appelée Kaomer, donne une porcelaine de grande qualité servant à concevoir des bijoux, des services pour les arts de la table etc. Confidentialité oblige, Philippe Gaboriau ne souhaite pas en dire davantage sur le procédé de fabrication. « Le monde du luxe, des plasticiens, des chefs étoilés, etc. viennent à nous. Des contrats se finalisent actuellement. »
Reste à gérer l’approvisionnement en coquilles d’huîtres. Quelque 130.000 tonnes sont commercialisées chaque année en France. La plupart des coquilles finissent incinérées ou enfouies. « C’est une solution économique et écologique qui ne tient pas », regrette Philippe Gaboriau. Des discussions ont ainsi été entamées avec les différentes collectivités pour trouver une filière de collecte pérenne, qui garantirait une matière première en quantité et de qualité.
Avec des amis comme ça, pas besoin de géoloc
Patrice Pistone a trouvé un bon compromis entre le besoin d’autonomie des enfants et les angoisses des parents. Son appli Safewithfriends c’est « un réseau de quinze anges gardiens qui sont choisis par l’enfant, précise le Niçois. Je voulais vraiment que ce soit des amis proches. Si jamais l’enfant ne répond pas, le parent peut activer l’option "help" qui prévient le groupe. Ainsi, sans inquiéter les autres parents ou sans être trop inquiet soi-même, un des amis peut nous rassurer. »
Les enfants peuvent aussi utiliser la fonctionnalité « panique » s’ils sont en situation de danger. Les parents, les amis ainsi que les parents de ceux-ci sont prévenus pour « agir rapidement ». L’application est disponible gratuitement sur toutes les plateformes de téléchargement mais le service à un coût. Si, pour les parents, cinq « help » sont offerts, « ensuite c’est 1 euro tous les cinq déclenchements », indique Patrice Pistone.
Les chefs toulousains mettent la main à la pâte
On termine avec une belle initiative lancée par le blogueur culinaire Rodolphe Lafarge. Celui que l’on connaît sur les réseaux sous le nom de RodNRoll a convaincu des chefs renommés de cuisiner 1.200 repas gratuits pour les étudiants de la Ville rose. Plus d’une douzaine de cuisiniers ont répondu présents. Parmi lesquels le chef étoilé Jérémy Morin. Comme ses confrères, il va prendre en charge tous les frais, aidés par des fournisseurs qui pour l’occasion ont décidé de lui faire des prix sympas.
Mercredi, il servira 130 portions de crémeux de céleri et de suprême de volailles. De quoi aiguiser les papilles des étudiants. « Tout le monde a été soutenu depuis le début de la crise, mais un peu moins les étudiants, surtout ceux qui ont perdu leur petit job. Alors quand on m’a demandé de participer, c’était comme une évidence, et puis manger un petit truc sympa c’est aussi un réconfort psychologique, et ils en ont bien besoin », assure le patron de L’Aparté.