Toulouse : Y a-t-il assez de toilettes publiques dans la Ville rose ?
ENVIE PRESSANTE•L’opposition municipale propose de multiplier par trois le nombre de toilettes publiques à Toulouse. La fermeture des bars a rendu le débat plus pressantHélène Ménal
L'essentiel
- A Toulouse, le groupe d’opposition Archipel citoyen enfourche le cheval de bataille des toilettes publiques.
- Il propose l’installation de dizaines de WC supplémentaires, mieux répartis géographiquement et plus écolos.
- Et en conseil municipal vendredi, la proposition devrait trouver un certain écho dans la majorité.
A voir l’impressionnante queue, trépignante, qui se forme ces derniers temps aux heures de pointe devant les sanisettes du square de Gaulle, tout près du Capitole, l’équipement n’a rien de superflu. Surtout depuis que les bars sont fermés et qu’on ne peut plus prendre le prétexte d’un expresso pour profiter des toilettes. Le « spot » du Capitole, stratégiquement placé, est la plus courus des 68 sanisettes gratuites (voir carte interactive ci-dessous) gérées par l’opérateur JCDecaux pour le compte de la mairie de Toulouse : 20.719 passages en 2020 sur les près de 600.000 affaires urgentes recensées, malgré la parenthèse du premier confinement.
Mais pour Archipel citoyen, le besoin est bien plus grand. Lors du conseil municipal de vendredi, le groupe d’opposition présentera un vœu sur cette question « éminemment politique ». « Nous allons proposer un plan pour qu’il y ait 200 toilettes publiques à Toulouse d’ici 2026 », indique François Piquemal. L’élu a fait ses comptes : « Il y a un WC public pour 7.000 habitants à Toulouse, contre un pour 2.000 habitants à Lyon ». Sans compter que des quartiers entiers – comme Purpan, les Sept-Deniers ou les Izards – en sont privés. Ou que certains sont si mal placés, au milieu d’une place par exemple, que beaucoup hésitent à les utiliser s’exposant au regard de tout le quartier.
Le retour des dames (ou hommes) pipi ?
Pour l’heure, le Capitole dépense 1,5 million d’euros par an pour le fonctionnement des sanisettes, hors coût d’installation (avec les raccordements), ce dernier oscillant entre 10.000 et 20.000 euros la cabine automatisée. JC Decaux prend aussi en charge les réparations après les actes de vandalisme, nombreux. François Piquemal trouve l’addition salée. Il suggère de lancer un appel d’offres pour acquérir « des toilettes écologiques autonomes ou fonctionnant au lombricompostage ». Des nouveautés, certes plus chère à l’achat (environ 30.000 euros) mais infiniment moins à l’entretien. D’autant qu’Archipel rêve d’un retour des dames et hommes pipi. Des agents municipaux, de l’humain, pour l’entretien, la sécurité mais aussi, pourquoi pas, délivrer des informations sanitaires ou des renseignements.
« J’aime bien l’idée des dames pipi », glisse Thierry Sentous, l’élu en charge du mobilier urbain. Loin de considérer que l’opposition fait un caca nerveux, il estime au contraire que « le sujet est important et mérite que l’on y réfléchisse globalement ». De là à voter le vœu à l’unanimité ? Il ne faut pas pousser mais « une contre-proposition » est dans les tuyaux. « Le budget reste contraint et la délégation avec l’opérateur court jusqu’en 2026, explique Thierry Sentous. Mais les services réfléchissent à un avenant au contrat ».
Côté toilettes, c’est acquis, le mandat va connaître une certaine ébullition.