ECONOMIEDes congrès en plein air pour relancer la machine à Cannes ?

Coronavirus à Cannes: Des congrès et des projections en plein air pour relancer la machine ?

ECONOMIEAlors que les festivals de musique auront a priori le droit de se tenir à l’air libre et avec une jauge fixe, aucune annonce ne concerne encore les salons professionnels
Fabien Binacchi

Fabien Binacchi

L'essentiel

  • La ministre de la Culture a annoncé qu’ils pourraient prochainement rouvrir leurs guichets à condition de se jouer en plein air, avec 5.000 spectateurs maximum et surtout assis à bonne distance.
  • Le palais des festivals envisagent toutes les éventualités pour la reprise de l'activité congrès, y compris en proposant des espaces à l'air libre.

Pour les festivals musicaux, le bout du tunnel serait pour bientôt, dixit Roselyne Bachelot. Avec la crise sanitaire liée à l'épidémie de Covid-19, la ministre de la Culture a annoncé qu’ils pourraient prochainement rouvrir leurs guichets à condition de se jouer en plein air, avec 5.000 spectateurs maximum et surtout assis à bonne distance. Des règles qui pourraient aussi s’appliquer aux congrès ? A Cannes, deuxième ville de salons professionnels en France, « on attend toujours un signe » pour relancer la machine.

Privés de la plupart de ses rendez-vous l’an dernier, le palais des festivals a déjà dû décaler le Mipim, le Festival de Cannes, CanneSeries et se passer du MipTV cette année. « Le maire David Lisnard, qui est également le président de l’association France congrès et événement, est actif pour demander la réouverture des centres, explique à 20 Minutes Jean-Michel Arnaud, le président du palais. Mais, pour le moment, on est toujours dans l’incapacité réglementaire de le faire. » Alors il faut se préparer à toutes les éventualités.

Des projections à la belle étoile pour le Festival de Cannes ?

Jusqu’à pouvoir proposer des congrès en plein air ? « On sait déjà le faire pour plusieurs événements et notre terrasse, où se joueront d’ailleurs les festivals de l'été avec une jauge maximale de 1.500 spectateurs, peut être utilisée dans différentes configurations », poursuit Jean-Michel Arnaud. Régulièrement, des structures sont montées autour du centre de congrès. « A Cannes, nous avons l’avantage d’une météo plutôt clémente, constate-t-il. Tout est possible. On se met à la disposition de nos clients. »

Jusqu’à imaginer des projections du Festival de Cannes à la belle étoile ? Annulée en mai 2020, la grand-messe du cinéma avait eu droit en octobre à trois jours de projections in extremis sur la Croisette, avant le reconfinement et la fermeture, une nouvelle fois, des salles obscures. Décalé entre le 6 et le 17 juillet cette année, l’événement pourrait-il composer en plein air ? Ou cette éventualité relèverait-elle de la science-fiction ? « Tout est possible », répète-t-on dans les allées du centre de congrès. Du côté du festival, on ne l’imagine pas encore. « On est encore très loin des dates du festival. Il est bien trop tôt pour faire des plans sur des directives qui peuvent encore changer », relève-t-on.

Hybridation, digitalisation et certifications

En attendant des directives plus fermes du gouvernement justement, le palais continue à travailler sur « un outil d’hybridation des congrès », pour mêler présentiel et distanciel et proposer aux participants « la digitalisation des contenus », précise Jean-Michel Arnaud. « Nous multiplions aussi les démarches pour être totalement au point en matière de sécurité sanitaire », assure le responsable. En multipliant les certifications notamment. Dernière en date : la GBac star facility. « Déjà délivrée aux plus grands centres de convention des Etats-Unis », selon le palais, elle vient juste d’être « pour la première fois attribuée à un centre de congrès en France ».

De quoi encourager le gouvernement à desserrer certaines restrictions ? Il y a en tout cas urgence selon David Lisnard. « La reprise de l’activité du palais des festivals et des congrès est indispensable à la survie du tissu économique de notre région et au-delà », dit-il. L’an dernier, la crise sanitaire a privé la ville de Cannes et ses socioprofessionnels de 700 millions d'euros de retombées, selon Jean-Michel Arnaud.