Coronavirus dans le Nord : La vague dunkerquoise déferlera-t-elle sur la métropole lilloise ?
EPIDEMIE•La communauté urbaine de Dunkerque a vécu son premier week-end confiné en raison d’une flambée de l’épidémie de coronavirusMikaël Libert
L'essentiel
- La situation sanitaire à Dunkerque, où le variant anglais du coronavirus est prédominant, continue de se dégrader.
- La communauté urbaine de Dunkerque a d’ailleurs été placée en confinement le week-end pour deux semaines.
- Les premiers patients Covid de l’hôpital de Dunkerque ont été évacués ce mardi vers des établissements en dehors de la région.
Comme un air de déjà-vu. Cela fait maintenant quelques semaines que le secteur de Dunkerque, dans le Nord, vit une flambée de l’épidémie de coronavirus. Les habitants de la communauté urbaine de Dunkerque (CUD) ont d’ailleurs passé leur premier week-end sous confinement. Une mesure qui ne porte pas encore ses fruits, l’épidémie gagnant encore du terrain. Des évacuations hors de la région de personnes malades du Covid-19 ont aussi été organisées ce mardi.
Le taux d’incidence dans le secteur de Dunkerque a dépassé le seuil des 1.000 cas positifs pour 100.000 habitants, ce qui en fait le territoire français dans lequel la circulation du virus est la plus importante. A titre indicatif, le taux d’incidence moyen en France est à 219 cas positifs pour 100.000 habitants selon Santé publique France.
Le centre hospitalier de Dunkerque est submergé sous l’afflux des patients Covid au point que 79 transferts ont déjà été opérés vers d’autres hôpitaux, notamment Lille ou Amiens. Un nouveau cap a été franchi ce mardi lorsque l’Agence régionale de santé (ARS) a décidé de commencer les évacuations sanitaires de malades en réanimation vers des établissements en dehors de la région. Le Samu a ainsi héliporté deux personnes depuis Dunkerque vers l’hôpital du Havre, en Normandie.
Doublement de la capacité en lits de réanimation
L’ARS souligne que « d’autres transferts inter régionaux pourraient intervenir dans les prochains jours », tout en assurant que les capacités des services de réanimations dans les Hauts-de-France ne sont « pas à l’heure actuelle totalement saturées ». Selon les derniers chiffres de Santé publique France, 403 personnes sont actuellement hospitalisées en réanimation dans la région, dont 170 pour le seul département du Nord. Dans un contexte normal, le nombre de lits en réanimation dans les Hauts-de-France est de 460. Un chiffre que l’ARS souhaite porter à 800 d’ici la fin de la semaine.
Cette augmentation importante de la capacité d’accueil en réanimation, qualifiée d’anticipation par l’ARS, est le pendant d’une situation sanitaire qui continue de se dégrader. La vague partie de Dunkerque progresse inéluctablement vers la Métropole européenne de Lille (MEL). Le 1er février, le taux d’incidence dans la MEL était de 175 pour 100.000 habitants. Il est aujourd’hui à 259 et continue de monter.
Vers un scénario identique dans la métropole lilloise ?
On ne va pas spéculer sur l’hypothèse d’un reconfinement de la métropole lilloise à court terme. Lille est d’ailleurs assez loin de la situation de Dunkerque, Nice ou Cannes lorsque la décision a été prise par les autorités. Lorsque le ministre de la Santé, Olivier Véran, avait annoncé la mise en place d’un confinement le week-end à Dunkerque, le taux d’incidence était déjà supérieur à 900 cas pour 100.000 habitants.
Un autre facteur décisionnaire important n’est pas non plus atteint, à savoir la saturation des services de réanimation. Quelques raisons d’espérer un sursis en attendant que les mesures prises sur le littoral produisent leurs effets et que la campagne de vaccination s’intensifie. Dans le Nord et le Pas-de-Calais, environ 160.000 personnes ont reçu le vaccin, soit moins de 4 % de la population de ces deux départements.