Corse : Des parents écroués après la mort de leur bébé, libérés pour vice de procédure
JUSTICE•Le couple avait été mis en examen et placé en détention provisoire après le décès de leur bébé à l'hôpital de Nice20 Minutes avec AFP
Un couple mis en examen début février et placé en détention provisoire suite au décès de leur bébé de 4 mois qui présentait des lésions importantes, a été remis en liberté vendredi pour « des motifs procéduraux », a-t-on appris ce vendredi auprès du procureur de Bastia.
Le père a été mis en examen début février pour « homicide volontaire aggravé » et « violences aggravées » tandis que la mère l’a été pour « violences aggravées, non-dénonciation de mauvais traitements sur mineur de 15 ans et non-assistance à personne en péril aggravée » après le décès de leur bébé à l’hôpital de Nice suite à son transfert de Corse.
Des « motifs procéduraux »
Les deux avaient été placés en détention par le juge des libertés et de la détention après l’ouverture d’une information judiciaire confiée à un juge d’instruction. « La décision de remise en liberté est liée à des motifs procéduraux », a indiqué Arnaud Viornery, procureur de la République de Bastia, précisant que « sur le fond, cette décision n’a pas d’impact sur le déroulé de l’information judiciaire ».
Selon une source proche du dossier, le placement en détention avait fait l’objet d’un recours devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel qui a confirmé la détention mais dans une décision intervenue hors délais, conduisant le parquet général à ordonner la remise en liberté des parents.
Les parents clament leur innocence
« La libération de mon client est directement à mettre en relation avec notre pourvoi devant la cour de cassation contre la décision de la chambre de l’instruction », a, pour sa part, déclaré l’avocat du père, Me Grégoire Etrillard. « Nous continuons à nous battre pour faire constater l’innocence de notre client et les erreurs des recommandations de la Haute autorité de santé sur le syndrome du bébé secoué qui fonde cette procédure injuste », a-t-il ajouté, pointant une « absence de fondements scientifiques solides à l’accusation de maltraitance ».
Me Anna-Livia Guerrini, qui défend la mère, a indiqué être « soulagée de la remise en liberté » de sa cliente parce que « c’est une très jeune femme de 20 ans qui a subi des choses difficiles et vit un deuil dramatique ». « J’avais fait appel de la détention provisoire parce que j’estimais qu’il n’y avait aucune certitude médicale et qu’il y avait des garanties de représentation suffisante », a-t-elle ajouté, satisfaite que l’instruction « puisse être menée à son terme dans des conditions de sérénité ».
Blessures, hématomes et plaies intracrâniennes
Les secours avaient été appelés fin janvier pour prendre en charge ce bébé à Calenzana, un village de Balagne (Haute-Corse) où il vivait avec ses parents. Transféré d’abord au centre hospitalier de Calvi dans un état grave, il avait ensuite été emmené à Nice où il était décédé.
Au vu des blessures, hématomes et plaies intracrâniennes que présentait la petite victime, attestant de « la violence des coups », le parquet avait retenu le chef d'« homicide volontaire aggravé », avait alors expliqué le procureur de Bastia.