Consentement : Un jeu de société pour que « les ados se rendent compte qu’ils ont le droit de dire non »
SEXUALITE•La Nantaise Claire Vimont a créé une gamme de jeux de société baptisée Sexploration, dont fait partie le « Jeu de rôle du consentement »Julie Urbach
L'essentiel
- Lancée il y a un an, la gamme de jeux de société Sexploration a déjà été écoulée à quelque 8.000 exemplaires.
- Le plus demandé, le « Jeu de rôle du consentement », permet de mettre en lumière ce thème parfois « très difficile à aborder ».
Alors que le gouvernement s’est récemment penché sur le débat de l’âge du consentement, les premiers concernés sont-ils aussi au clair sur la question ? C’est l’objectif d’un jeu de société destiné aux filles et garçons à partir de 12 ans, qui connaît un petit succès depuis son lancement il y a un an. Les règles de ce « Jeu de rôle du consentement » sont simples : un joueur pioche une carte sur laquelle est inscrite une question, relative à la sexualité, la séduction ou la vie quotidienne (« On s’embrasse ? » « Tu viens boire un café avec moi ? », etc.). En face, un autre joueur doit lui répondre, de façon directe, ou pas.
Grâce au vocabulaire employé, mais surtout à l’intonation ou au langage corporel, les adolescents doivent déterminer s’il y a « consentement », et ouvrir la discussion. « Ils arrivent souvent à la conclusion que si c’est peut-être, c’est en fait souvent non, observe Claire Vimont, 24 ans, la créatrice. Ce jeu les oblige à être vraiment à l’écoute de l’autre, à étudier toutes les options et donc à se rendre compte qu’ils ont le choix, le droit de dire non. Le consentement, c’est dans la sexualité mais aussi dans la vie de tous les jours. Il s’agit pourtant d’un thème très difficile à aborder. Maintenant que quelque chose se libère, qu’on commence à en parler, il faut des outils pour pouvoir le faire. »
Bientôt disponibles en Europe
C’est avec cet état d’esprit que cette jeune graphiste nantaise a eu l’idée de sortir une gamme de cinq jeux de société, baptisée Sexploration (entre 12,90€ et 24,90€ la boîte). Utilisés par des professeurs, infirmières, sexologues, animateurs, dans les plannings familiaux mais aussi dans les familles, ils se sont écoulés à près de 8.000 exemplaires. Le nuancier contraceptif propose par exemple deux grands posters d’homme et de femme sur lesquels il faut placer les différents types de contraception, au bon endroit. Un « vrai ou faux » sur les IST permet de se renseigner tout en s’amusant un peu. Dans C’est pas tabou, les ados doivent faire deviner des mots liés à la sexualité en veillant à ne pas utiliser une liste de termes interdits.
« Les jeunes ne sont pas toujours très à l’aise mais dès qu’on lance le chrono, la mécanique du jeu enlève immédiatement la gêne, assure Claire Vimont. J’ai voulu faire des jeux décomplexés où l’on utilise de vrais mots comme « vulve », « pénis », « anus »… Je suis persuadée que si certains ados ont une vision vulgaire de la sexualité, c’est aussi à cause des mots vulgaires ou tirés du porno parfois utilisés. »
En cours de traduction en anglais, allemand et espagnol, les jeux qui se veulent « inclusifs » et « positifs » seront bientôt disponibles dans plusieurs pays européens.