Loire-Atlantique : Le préfet pressé de toutes parts d'évacuer la ZAD du Carnet
ZAD•Des élus du territoire manifestent ce jeudi matin pour demander l'expulsion du siteJulie Urbach
L'essentiel
- Le site du Carnet est occupé depuis le mois d’août dernier par plusieurs dizaines d’opposants à un projet dédié aux énergies renouvelables.
- Des élus demandent à l’Etat d’évacuer alors que la justice a donné leur feu vert il y a quelques jours.
Ils se sont carrément déplacés devant la préfecture pour montrer leur mécontentement. Ce jeudi matin, plusieurs élus de Loire-Atlantique sont venus manifester à Nantes pour demander une nouvelle fois à l’Etat l’évacuation de la ZAD du Carnet. Ce site, situé sur l’estuaire de la Loire, est occupé depuis le mois d’août dernier par plusieurs dizaines d’opposants à un projet dédié aux énergies renouvelables, désormais repoussé.
D’après cette dizaine d’élus, dont plusieurs maires du Pays-de-Retz, notamment des communes de Frossay et de Saint-Viaud, la situation s’est tendue ces dernières semaines sur place. « La présence de ce campement engendre des nuisances énormes en matière de déchets, de salubrité, de tranquillité, ayant un impact majeur pour les habitants et entreprises voisines, écrivent-ils. Les règles sanitaires et le couvre-feu ne sont pas non plus respectés. Nous disons « stop » ! Ces attitudes ne sont pas respectueuses des habitants du territoire et des principes de la République. » Début février, un car scolaire a notamment dû faire demi-tour.
La justice s’en mêle
Les élus espéraient que le préfet déclenche de lui-même l’intervention des forces de l’ordre, au nom d’un trouble à l’ordre public par exemple. Mais malgré leurs demandes pressantes, rien ne s’est passé, à tel point de dénoncer aujourd’hui son « inaction ». « Cette situation met en
péril les activités économiques situées à proximité, avait alerté le député de Loire-Atlantique Yannick Haury la semaine dernière. Il faut à tout prix empêcher que le Carnet ne devienne le nouveau Notre-Dame-des-Landes. »
En parallèle, le conseil départemental et le Grand Port, respectivement propriétaires de la route d’accès et du site, ont déposé un recours en référé auprès du tribunal de Saint-Nazaire. Dans une décision rendue la semaine dernière, la justice a donné un feu vert à une évacuation. La préfecture n’a pas encore répondu aux sollicitations de 20 Minutes mais a assuré au journal Ouest-France qu’elle « examine le dossier de très près » sans pour autant donner de date quant à une potentielle expulsion. Dans l'après-midi, il a indiqué qu'il recevrait ces élus la semaine prochaine.