Adolescente tuée dans l'Essonne : Six jeunes suspects de 13 à 16 ans placés en garde à vue
ENQUETE•Lilibelle, 14 ans, a été poignardée lundi après-midi lors d’une rixe entre bandes rivales à Saint-Chéron, dans l’EssonneThibaut Chevillard
L'essentiel
- Lilibelle, une adolescente de 14 ans, a été poignardée lundi après-midi lors d’une rixe entre bandes rivales à Saint-Chéron, dans l’Essonne.
- Transportée à l’hôpital par le Samu, la jeune fille est décédée quelques heures plus tard.
- Six suspects, âgés de 13 à 16 ans, ont été interpellés et placés en garde à vue.
Elle s’appelait Lilibelle et avait 14 ans. L’adolescente, scolarisée en 3e, est décédée lundi après avoir été poignardée dans l’après-midi lors d’une rixe entre bandes rivales à Saint-Chéron, dans l'Essonne. Les faits ont eu lieu vers 16h, à proximité du collège du collège du Pont-de-bois. Les gendarmes ont été avertis qu’une bagarre avait éclaté entre des jeunes de cette commune paisible de 5.000 habitants, et d’autres venus de Dourdan, une ville située à une dizaine de kilomètres. Quand ils sont arrivés, les militaires ont constaté que la jeune fille avait été grièvement blessée à l'abdomen. Les auteurs, eux, avaient pris la fuite.
Lilibelle a été prise en charge par le Samu et transportée à l’hôpital Bicêtre (Val-de-Marne). Elle est décédée vers 19h des suites de ses blessures, a indiqué la procureur de la république d’Evry, Caroline Nisan, ce mardi. Une enquête a été ouverte pour meurtre sur mineur de 15 ans et violences en réunion, confiée aux gendarmes de la section de recherche de Paris, appuyés par les militaires de la brigade de recherche d’Etampes. Rapidement, les enquêteurs apprennent que la bagarre avait opposé des jeunes de Saint-Chéron à d’autres de Dourdan, qui étaient « vêtus de noir et portaient des capuches », précise la magistrate.
Des suspects très jeunes
Trois suspects, âgés de 13 ans, ont été contrôlés à la gare de Sarmaise, une commune voisine, et interpellés. Un peu plus tard, trois autres suspects, âgés de 15 et 16 ans, se sont présentés à la gendarmerie avec leurs parents et ont été placés en garde à vue. Devant les enquêteurs, l’un d’eux a reconnu avoir porté le coup de couteau mortel à la victime. L’arme du crime, un Opinel, a pu être retrouvée. Il est « connu pour deux infractions sans lien avec des faits de violence », souligne la procureure, ajoutant que l’ensemble des suspects « avaient pris les transports en commun pour venir en découdre à Saint-Chéron dans un contexte de rivalité entre bandes ».
Dernière d’une fratrie de quatre enfants, Lilibelle faisait l’objet d’un suivi éducatif par un juge des enfants d’Evry. Elle connaissait « un parcours scolaire un peu chaotique » et avait été exclue de deux établissements, note Alexandre Touzet, vice-président du conseil départemental de l’Essonne. L’enquête devra déterminer pourquoi elle s’est retrouvée impliquée dans cette bagarre entre garçons. Si le phénomène des bandes en Essonne est « inquiétant », « il n’est pas, d’habitude, localisé sur ce secteur-là », ajoute Alexandre Touzet. « Saint-Chéron, c’est une ville de 5.000 habitants qui a ses problèmes de sécurité mais ce n’est pas le Bronx, c’est plutôt une ville paisible. »
Un département touché par le phénomène des bandes
En 2020, le ministère de l’Intérieur a recensé 186 affrontements entre bandes en Ile-de-France, dont 99 rien que dans ce département situé au sud de la capitale. Le préfet de l’Essonne, Eric Jalon, a prévu de réunir lundi prochain « les maires de la dizaine de communes les plus concernées par ce phénomène dans le département » avec les entreprises de transports et l’Education nationale. Il s’agit de doter « chacun de ces secteurs d’un véritable dispositif anti-rixes », a-t-il expliqué sur BFMTV.
En fin d’après-midi, un autre adolescent de 13 ans a été tué lors d’une bagarre aux abords de la piscine de Boussy-Saint-Antoine, toujours dans l’Essonne. Selon une source policière, « une soixantaine de jeunes armés de couteaux, bâtons, béquilles » se sont affrontés pour des raisons qui restent à déterminer.