Nicolas Noguier n’est plus le président du Refuge.​ Le fondateur de l’association montpelliéraine, qui vient en aide depuis 2003 aux jeunes homosexuel(le)s rejetés par leurs familles, a présenté sa démission, note la structure, dans un communiqué.

Un diagnostic, réalisé « par un cabinet extérieur et indépendant » a conclu « à des dysfonctionnements structurels imposant une réaction forte et urgente », indique l’association, présente aujourd'hui partout en France. « Le conseil [d’administration] tient à saluer l’action de celui sans lequel la Fondation n’aurait jamais pu exister, et a tenu à lui proposer symboliquement un poste de président-fondateur », poursuit le Refuge.

Des leviers d’amélioration

Le Refuge présente, dans ce communiqué publié jeudi soir, des leviers pour améliorer son soutien aux personnes qu’elle accueille, et qu’elle soutient via sa ligne d’écoute, notamment une formation de ses salariés, en particulier sur les questions de transidentité, et l’embauche de travailleurs sociaux dans chacune de ses antennes, « afin d’améliorer l’accompagnement des jeunes hébergé(e)s. »

En décembre, une enquête de Médiapart avait mis en évidence un « suivi défaillant des jeunes » hébergés par l’association et des équipes « humiliées ». Le média indiquait que « des dizaines de bénévoles et salariés ont quitté la fondation ».

Des dysfonctionnements « graves »

Les « dysfonctionnements observés au sein de la fondation Le Refuge sont graves, a indiqué Elisabeth Moreno, ministre déléguée, chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances. La vocation de cette fondation (…) impose une exemplarité qui a été entachée ». De son côté, Michaël Delafosse (PS), le maire de Montpellier, a indiqué qu’il suspendait les subventions versées à la fondation, « en attente d’une clarification ».

En 2019, l’association avait déjà fait l’objet d’une polémique, après une séquence dans une émission de Cyril Hanouna, deux ans plus tôt. Le Refuge avait évoqué l’existence d’appels, sur sa ligne d’écoute, d’un jeune disant avoir été « outé » en direct. La structure avait ensuite présenté ses excuses, précisant que ces appels étaient imaginaires.