ZONE GRISEUne association prévient contre les violences sexuelles à la Saint-Valentin

Saint-Valentin : Une association féministe prévient contre les violences sexuelles

ZONE GRISELa Saint-Valentin, c’est la fête des amoureux, mais on remarque aussi une recrudescence des viols et violences sexuelles ce soir-là
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

«J’ai pas osé dire non » : la Saint-Valentin peut donner lieu à des violences sexuelles au sein des couples, particulièrement chez les jeunes, met en garde l’association féministe En avant toutes, qui lance des ateliers de sensibilisation pour inviter chacun à réinterroger sa conception du consentement. La fête des amoureux, qui tombe dimanche, est « souvent perçue comme un moment positif, celui où l’on exprime ses sentiments et où on s’offre des cadeaux », mais c’est aussi « un moment critique, avec beaucoup de viols », souligne Louise Delavier, l’une des porte-parole de cette association qui lutte contre les violences sexistes.

A travers des ateliers en ligne, l’association souhaite inviter les 15-30 ans à s’interroger sur leurs conceptions du désir et d’une « sexualité saine », et « apprendre à placer ses limites tout en acceptant celles des autres ». Parmi les situations conflictuelles évoquées, celle où un homme « ne comprend pas » pourquoi sa compagne refuse d’avoir des relations sexuelles avec lui, alors qu’elle l’a invité pour la Saint-Valentin.

Une manifestation dimanche à Paris

« Ce sont des moments où il arrive qu’on se force, pour faire plaisir, pour remercier d’un cadeau, alors qu’on n’en a pas envie », souligne Safiatou Mendy, chargée de prévention chez « En avant toutes ». Les témoignages recueillis sur le « chat » de l’association, commentonsaime.fr, font régulièrement état de telles situations : des adolescentes racontent s’être « forcées », ce qui dénote des violences sexuelles ou psychologiques de la part de leur compagnon, selon elle.

S’interroger sur les limites à poser est d’autant plus important que l’épidémie de Covid a rendu « les rencontres amoureuses de plus en plus compliquées » : « les célibataires font moins de rencontres, alors le risque est qu’à chaque rendez-vous on se sente davantage sous pression pour qu’il y ait du sexe », explique Louise Delavier. En outre, avec la fermeture des bars et restaurants, les couples qui se forment vont avoir plus tendance à se rendre chez l’un ou l’autre « dès la première fois ».

Dans un tel contexte, insiste l’association, il ne faut pas « se sentir obligé » d’aller chez l’autre « si l’on ne se sent pas à l’aise », car « passer du bon temps avec une personne n’implique pas un consentement sexuel : il est toujours possible de dire stop ». La Saint-Valentin est marquée par « une augmentation des violences sexistes et sexuelles », estime aussi le collectif #OnArrêteToutes, qui appelle à une « casserolade féministe » dimanche devant la mairie du XXe arrondissement de Paris. Avec un mot d’ordre : « Les roses n’effacent pas les bleus ».