FAKE OFFDes enfants souffrants à cause du masque ? Cette étude ne le prouve pas

Coronavirus : Non, cette étude allemande ne permet pas de conclure que des enfants souffrent de maux de tête ou de vertiges à cause du masque

FAKE OFFDes maux de tête, une réticence à aller à l’école… Des chiffres extraits d’une étude allemande montreraient les difficultés que causerait le port du masque chez des enfants. Mais ces travaux ne peuvent pas servir à prouver ces difficultés
Mathilde Cousin

Mathilde Cousin

L'essentiel

  • Une étude allemande sur le port du masque chez les enfants est relayée sur les réseaux sociaux.
  • Toutefois, les résultats de cette étude sont à prendre avec beaucoup de recul.
  • Cette demande de vérification nous a été envoyée par des lecteurs.

Des maux de tête, une réticence à aller à l'école, une somnolence et de la fatigue, voire des troubles d’apprentissage. Ce serait la conséquence du port du masque chez certains enfants, selon un visuel relayé en ligne. Le visuel s’appuie sur des chiffres issus d’une étude allemande : ainsi 57 % des enfants portant le masque souffriraient de maux de tête, 44 % auraient une réticence à aller à l’école, 49 % auraient « moins de bonheur » et 38 % connaîtraient des troubles d’apprentissage.

Ce visuel reprend une étude allemande, qui ne permet pas de conclure que les effets déclarés sont liés au port du masque.
Ce visuel reprend une étude allemande, qui ne permet pas de conclure que les effets déclarés sont liés au port du masque. - Capture d'écran Facebook

Des données qui alertent, alors que le port du masque est obligatoire en France pour les écoliers à partir de six ans depuis le 30 octobre. Toutefois, les résultats de cette étude sont à prendre avec beaucoup de recul.

FAKE OFF

L’étude a été réalisée à partir de déclarations de 17.854 parents sur un questionnaire en ligne établi par des scientifiques de l’université allemande de Witten-Herdecke.

Ses auteurs alertent sur le risque de faire un rapprochement trop rapide entre les observations des parents et le port du masque. Les données observées par les parents « ne sont pas nécessairement liées ou causées par le port du masque », soulignent-ils.

De plus, les chercheurs pointent des limites du recours à un questionnaire en ligne, tel que le risque d’un manque de diversité dans le recrutement des parents. Ils soulignent également que le lien du questionnaire a été retrouvé sur des forums « qui critiquent les mesures de protection anti coronavirus du gouvernement ». Un point qu’ils nuancent en soulignant que 26 % des parents participants au questionnaire n’ont pas relevé de plainte de leur enfant au sujet du port du masque.

Autre limite importante, l’absence de groupe de contrôle, qui permet de comparer les effets du masque avec un groupe n’en portant pas. De plus, ce travail n’a pas encore été relu par des pairs, un des gages de qualité d’une étude scientifique. Si certains enfants connaissent des difficultés à cause du port du masque, cette étude ne permet pas de le démontrer.

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Le secrétaire général de la Société française de pédiatrie, le professeur Romain Basmaci, a souligné à l’AFP qu’il était encore trop tôt pour évaluer de possibles effets du port du masque, celui-ci n’étant pas imposé depuis assez longtemps dans les écoles.

Dans un avis rendu le 29 octobre, le Haut conseil en santé publique soulignait « qu’il n’existe pas de contre-indications dermatologiques, pneumologiques, ORL et phoniatriques ou psychiatriques actuellement documentées au port du masque, quel que soit son type ». L’Académie américaine de pédiatrie s’est elle aussi prononcée en faveur du port du masque par les enfants.