Tempête Justine : Jean Castex veut que l’état de catastrophe naturelle soit déclaré « dans les meilleurs délais »
INTEMPERIES•Le Premier ministre s’est rendu ce vendredi dans le Lot-et-Garonne, particulièrement touché par les inondations ces derniers jours20 Minutes avec AFP
Il a pu s’apercevoir de l’ampleur de la situation, après un survol en hélicoptère en début d’après-midi, des terres inondées d'une partie du Lot-et-Garonne. Le Premier ministre Jean Castex a plaidé vendredi pour que l’état de catastrophe naturelle soit déclaré « dans les meilleurs délais » dans les zones du sud-ouest ayant subi des fortes inondations, lors d’une visite aux sinistrés à Marmande (Lot-et-Garonne).
« Nous avons évoqué avec les élus (…) la déclaration de catastrophe naturelle que nous allons instruire comme toujours avec une grande diligence afin qu’elle puisse être déclarée dans les meilleurs délais », a indiqué le Premier ministre à l’occasion d’une brève allocution.
« Phénomènes climatiques qui se répètent »
« Je voudrais souligner la forte mobilisation des services de secours qui ont été comme d’habitude, tout à fait exemplaires », a insisté Jean Castex, après avoir passé en revue les effectifs d’une caserne et échangé avec des membres de la protection civile et de la gendarmerie.
Il a également discuté avec une habitante, chez qui subsistait encore un mètre de boue, et à qui il a assuré que serait « bien sûr » déclaré l’état de « catastrophe naturelle ». « Et s’il vous plaît, pas de confinement », lui a répondu en retour cette sinistrée. Le Premier ministre a aussi évoqué la nécessité de mener des « actions plus structurelles » face à « ces phénomènes climatiques qui se répètent », notamment en « confortant des digues ».
Quelque 360 évacuations dans le Lot-et-Garonne
A Marmande et ses alentours, la Garonne a atteint des hauteurs exceptionnelles, justifiant un classement en vigilance rouge pendant 24 heures, mais sans dépasser les niveaux de la grande crue de 1981 (10,56 m). Jeudi matin, la Garonne avait déjà nettement baissé à Marmande (7,60 m à 9 heures).
Selon la préfecture, près d'une trentaine de routes sont encore coupées en Lot-et-Garonne et six écoles toujours fermées. La montée des eaux a entraîné quelque 360 évacuations, gérées par les communes et pompiers. Ces derniers ont effectué plus de 300 interventions, liées à l’événement météorologique Justine et aux crues qui l'ont suivi, depuis le week-end dernier.
En marge du déplacement du Premier ministre, une trentaine d'agriculteurs s'étaient rassemblés avec des tracteurs à une entrée de Marmande, à l'appel de la Coordination rurale (majoritaire) pour réclamer un meilleur entretien des cours d'eau afin d'éviter que leurs champs soient inondés.
Une trentaine de routes fermées en Gironde
Plus en aval sur le fleuve, le secteur de la Garonne girondine restait en vigilance orange après des inondations majeures, non loin du record de 1981 à La Réole (pic à 9,70 m jeudi) et Langon (11,69 m jeudi), où la décrue semblait plus lente que dans le Marmandais. Entre Bordeaux et La Réole, sur environ 70 km, la Garonne n'était franchissable qu'en un seul point vendredi matin. Au total, une trentaine de routes sont fermées en Gironde, la majorité dans le Libournais.
Gironde, Landes, Lot-et-Garonne, Charente et Charente-Maritime restent placés en vigilance orange crues par Météo France. Dans ces deux derniers départements, le niveau de la Charente continue de monter sur des tronçons du fleuve, notamment entre Angoulême et Saintes, où l'eau s'est invitée dans les maisons, alors que des précipitations sont attendues ce week-end.