INSPECTIONLa centrale de Flamanville jugée pas «efficace» lors d'un exercice de crise

Flamanville : La centrale nucléaire n’a pas été « efficace » au cours d’un exercice de crise

INSPECTIONLes autorités ont notamment été alertées trop tard qu’un plan d’urgence avait été déclenché, selon le gendarme du nucléaire
La centrale de Flamanville, illustration.
La centrale de Flamanville, illustration. - Alexis MORIN/SIPA / SIPA
20 Minutes avec agences

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Un exercice surprise s’est déroulé dans la nuit du 11 au 12 janvier à la centrale nucléaire de Flamanville (Manche). L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a révélé lundi que l’organisation actuelle du site n’avait pas permis « de répondre de manière efficace et rapide à une situation d’urgence similaire au scénario joué lors de l’inspection ».

Le gendarme du nucléaire a détaillé dans une « lettre de suite » consultable sur Internet tous les manquements constatés à la mi-janvier. L’exercice de crise menée de manière inopinée prévoyait de fortes chutes de neige dégradant les dispositifs de refroidissement des réacteurs et isolant partiellement le site.

Deux heures pour prévenir les autorités

Selon ce scénario, un plan d’urgence interne avait été déclenché à 23h31. Mais la préfecture et l’astreinte locale de l’ASN n’avaient été respectivement prévenues qu’à 1h25 et 1h43. Un « délai tardif d’alerte des autorités » déploré par les inspecteurs.

L’alerte « sans délai » des autorités est pourtant « essentielle » pour protéger la population, a souligné Valérie Nouvel, la vice-présidente DVD du conseil départemental de la Manche qui préside la commission locale d’information de la centrale, lors d’une réunion jeudi à Saint-Lô.

« Informations incomplètes »

L’ASN reproche aussi à l’agent de direction de l’organisation de crise d’avoir « délivré des informations incomplètes aux autorités ». Ces dernières n’avaient pas été informées d’une « augmentation de la radioactivité détectée par une balise de surveillance de l’environnement ».

Par ailleurs, le chef d’exploitation au poste de commandement « ne savait pas se connecter au système d’information collaboratif de crise » et il a attendu « près de deux heures après le déclenchement de l’alerte » pour commencer à pouvoir utiliser ce système.

Un équipier ne connaît pas le code d’un antivol

Les enquêteurs ont aussi noté un manque de praticité et de connaissance des « postes informatiques portables ». Pendant l’exercice, un équipier a ainsi été incapable d’emporter l’un des appareils en réunion de crise car il ne connaissait pas le code du câble de protection antivol. Il a donc dû « prendre des notes manuscrites et les retranscrire informatiquement ».

Le scénario mis en place à Flamanville n’est pas sans rappeler la situation à laquelle avait été confrontée l’usine nucléaire de la Hague (Manche) en 2013. L’installation était restée coupée du monde pendant deux jours à cause de la neige avant que l’armée ne dégage la route.