EPIDEMIEFace aux tensions très fortes, le CHU de Rennes déprogramme des opérations

Coronavirus à Rennes : Face « aux tensions très fortes », le CHU déprogramme certaines opérations

EPIDEMIEL’hôpital breton doit faire face à des clusters en interne et voit sa capacité limitée
Camille Allain

Camille Allain

On ne va pas se le cacher, ce n’est pas un bon signal. Ce lundi, le CHU de Rennes a annoncé la déprogrammation d’une partie de ses opérations médicales et chirurgicales. La raison ? « Faire face aux tensions très fortes de ses capacités Covid et non Covid ». L’objectif ? « Libérer des capacités d’hospitalisation supplémentaires ». L’établissement de santé rennais avait dû se résoudre à faire de même en mars, lors du premier confinement, puis en novembre, lors de la deuxième vague de coronavirus.

D’après la direction de l’hôpital, « la tension sur les lits de médecine post-urgence s’est encore aggravée », ce qui illustre « l’inadéquation entre les besoins en hospitalisation et les capacités disponibles ». Le CHU précise que cette situation n’est pas uniquement liée à l’épidémie de Covid-19 mais plutôt d’une combinaison de facteurs. D’abord parce que l’activité hospitalière est supérieure de 5 % au mois de janvier dernier, en raison d’un « rattrapage » lié aux déprogrammations. Mais surtout parce que certains services sont sérieusement touchés par l’épidémie de Covid-19. L’apparition de plusieurs clusters dans des unités situées en aval de l’hospitalisation. « Les patients sont alors placés en chambres seules et les admissions sont limitées », justifie le CHU.

L’activité liée au Covid-19 est, elle aussi, responsable de ces déprogrammations. Depuis dix jours, le nombre de prises en charge a progressé de 28 %. Quatre-vingt-dix patients atteints du coronavirus sont actuellement hospitalisés, occupant 22 % des lits de réanimation. Le reste des lits de réanimation sont tous occupés par des patients atteints d’autres pathologies. Le CHU a élevé son plan de réanimation Covid au niveau 4, permettant de passer de 68 à 73 lits de réa. L’hôpital rennais s’inquiète surtout de la montée du taux d’incidence chez les plus de 66 ans qui a dépassé 239 cas pour 100.000 habitants, soit presque deux fois plus que la moyenne de Rennes Métropole.